La présence militaire russe en Syrie s'est accrue lundi avec le déploiement de 28 avions de combat, selon Washingon, après le bombardement la veille de l'ambassade russe à Damas, qualifié par Moscou d'"acte terroriste".
La Russie a condamné, lundi 21 septembre, le bombardement la veille de son ambassade à Damas, appelant à des "actes" contre le terrorisme et déployant, selon Washington, 28 avions de combat en Syrie.
Selon des responsables américains, il s'agit de bombardiers SU-24 et d'avions d'attaque au sol SU-25, déployés dans la province de Lattaquié (ouest de la Syrie), un fief du président syrien Bachar al-Assad.
"Ils ont mis la capacité de faire des bombardements. Où, quand, et en appui de qui ? Nous ne savons pas" a résumé, sous couvert d'anonymat, l'un des responsables interrogés par l'AFP.
Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a appelé à des "actions concrètes" après la chute d'une roquette, dimanche, sur le territoire de la représentation diplomatique russe dans la capitale syrienne, qui n'a toutefois pas causé de dégâts.
"La roquette a été tirée du quartier de Jobar, où sont retranchés les groupes hostiles au gouvernement syrien", a accusé Moscou.
Un "acte terroriste" dénoncé par Moscou
Estimant que ce bombardement avait constitué un "acte terroriste", la diplomatie russe a assuré attendre "une condamnation claire de la part de toute la communauté internationale, y compris des acteurs régionaux" et réclamé "des actes, pas seulement des paroles".
Ce n'est en effet pas la première fois que l'ambassade de Russie à Damas est touchée par des tirs. En mai, un homme avait ainsi été tué à proximité dans de pareilles circonstances.
Ce déploiement d’avions russes ne risque pas de mettre fin aux accusations portées par les Américains, qui estiment que la Russie renforce sa présence militaire en Syrie depuis plusieurs semaines dans le but d’accroître son aide au régime du président Assad.
Moscou a toutefois démenti avoir pris des mesures supplémentaires en vue d'un tel renforcement de sa présence en Syrie, où le conflit entre le pouvoir et les forces rebelles a fait plus de 250 000 morts en quatre ans et demi, mais le Kremlin défend son soutien à Damas, dont il est le principal allié, et appelle à une coalition plus large contre l’organisation de l’État islamique, qui inclurait la Syrie et l'Irak.
La semaine dernière, Moscou et Washington ont, pour la première fois, eu un dialogue au plan militaire sur la situation en Syrie, une conversation téléphonique jugée "constructive" entre les ministres russe et américain de la Défense, Sergueï Choïgou et Ashton Carter.
Avec AFP