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Burkina Faso : des ministres pro-Compaoré écartés de la course à la présidentielle

Quatorze candidats sur 16 ont été retenus pour l'élection présidentielle du 11 octobre au Burkina Faso. Le Conseil constitutionnel a écarté jeudi deux pro-Compaoré dont Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères.

Le Conseil constitutionnel du Burkina Faso a écarté jeudi 10 septembre deux proches de Blaise Compaoré de la course à la présidentielle prévue le mois prochain.Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, et Yacouba Ouedraogo, ancien ministre des Sports, ne pourront pas participer à l'élection présidentielle. Sur les 16 candidats qui avaient été présélectionnés, quatorze ont été retenus sur cette liste définitive publiée par l’instance burkinabè.

L'ancien Premier ministre Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré, le chef de file de l'opposition sous Blaise Compaoré, présentés comme les principaux favoris, figurent eux sur la liste officielle.

Les élections présidentielle et législatives du 11 octobre doivent doter le pays de nouveaux dirigeants après la "transition démocratique" d'un an mise en place après la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans de pouvoir.

Le gouvernement de transition avait modifié en avril le code électoral afin d'exclure de la liste des candidats toute personne ayant soutenu la tentative de l’ex-dirigeant de se maintenir au pouvoir. C’est le cas de Djibril Bassolé et Yacouba Ouedraogo, ministres sous Compaoré, reconnus coupables par l’actuel Conseil constitutionnel d'avoir participé, à l’époque, au fameux Conseil des ministres ayant adopté le projet de loi de révision de la Constitution, qui devait permettre à l’ex-président burkinabè de se maintenir au pouvoir. Ce projet, qui avait provoqué la colère de la rue, avait finalement été fatal au régime.

Kaboré, présenté comme le favori

Parmi les candidats encore en lice, Roch Marc Kaboré, qui faisait partie des apparatchiks du régime déchu de Compaoré, était entré l'an dernier en opposition à l’ex-président. Après avoir été d’abord l'instigateur et le défenseur du projet de révision constitutionnelle de Compaoré, il s'était retourné contre "son" projet de modification et avait crée son propre parti en quittant le régime en janvier 2014. Il a participé activement aux manifestations qui ont abouti à la chute du régime et fait désormais figure de favori pour l’élection du mois prochain.

Quant à Zéphirin Diabré, cet ancien ministre de l'Économie et des Finances a été conseiller de Compaoré puis président du Conseil économique et social (CES) avant d'embrasser une carrière internationale en devenant le numéro deux du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) puis le patron en Afrique et au Moyen-Orient de la multinationale française du nucléaire Areva. Il avait pris la tête de l'opposition en 2012 pour mener la lutte jusqu'à la chute de Blaise Compaoré.

Autre figure de la politique burkinabè, Bénéwendé Stanislas Sankara participera également à ce scrutin. Son parti, l'Union pour la renaissance sankariste (UNIR/PS), défend les idéaux du "père de la révolution" burkinabè, le capitaine Thomas Sankara. Parmi les autres candidats figurent notament deux femmes : Saran Séré Sérémé, une ancienne membre du parti de Compaoré qui avait fait dissidence en 2012 et une experte-comptable, Françoise Toé, qui se présente en indépendante.

Avec AFP et Reuters