Les migrants bloqués depuis plusieurs jours en Hongrie se sont rebellés, vendredi, tandis que Budapest, confronté à un afflux sans précédent, a renforcé sa législation pour tenter d'endiguer le phénomène.
Bloqués depuis plusieurs jours en Hongrie, ils ont choisi de poursuivre leur chemin coûte que coûte, quitte à se rebeller. Et face à cet afflux sans précédent de réfugiés, Budapest a renforcé une nouvelle fois, vendredi 4 septembre, sa législation pour tenter d'endiguer le phénomène.
Les liaisons ferroviaires internationales étant suspendues depuis quatre jours par les autorités hongroises, un millier de migrants, dont des enfants, ont quitté en début d'après-midi la gare principale de Budapest d'où ils voulaient se rendre en Autriche, pour tenter de rallier à pied ce pays, situé à environ 175 km, a constaté l'AFP.
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Parallèlement, quelque 300 migrants se sont échappés d'un camp hongrois de premier accueil situé à Röszke, près de la frontière serbe, avant d'être repris, selon l'agence officielle MTI, au cours d'un incident qui a provoqué la fermeture partielle durant quelques heures, d'un poste-frontière autoroutier.
Dans la soirée, de 200 à 300 migrants qui refusaient de quitter un train bloqué depuis jeudi à Bicske, près de Budapest, pour être transférés dans un camp de la localité, ont par ailleurs faussé compagnie à la police qui surveillait la rame, selon cette même source.
"État de crise"
La Hongrie, l'un des principaux pays de transit en Europe centrale, a vu arriver 3 300 nouveaux migrants environ pour la seule journée de jeudi, un nouveau record, a indiqué vendredi le Haut-commissariat des l'ONU pour les réfugiés.
Dans ce contexte, le Parlement hongrois a renforcé vendredi sa législation anti-migrants, décrétant même l'"état de crise", une disposition précédant dans ce pays à l'état d'urgence et accordant des prérogatives accrues aux pouvoirs publics.
Proposée par le Premier ministre populiste Viktor Orban, partisan d'une ligne dure, la nouvelle législation renforce notamment les possibilités de déploiement de l'armée aux frontières et rend l'immigration illégale passible d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison.
La Hongrie, qui a érigé cet été une clôture barbelée haute de quatre mètres à sa frontière avec la Serbie, prévoit en outre la création de camps de migrants dits de "transit" sur sa frontière même, où les demandes d'asiles seront examinées.
Viktor Orban revendique depuis plusieurs mois le retour à des prérogatives nationales en matière d'immigration au sein de l'Union européenne et a vu ses initiatives régulièrement critiquées par les instances européennes.