Aylan Kurdi, trois ans, a perdu la vie avec sa mère et son frère dans le naufrage d'une embarcation de migrants entre la Turquie et la Grèce. La famille, des Kurdes originaires de Kobané, en Syrie, espérait rejoindre le Canada.
Son visage poupon est caressé par les vagues, son t-shirt rouge et son short bleu détrempés, ses baskets plantées dans le sable. Il ne respire plus. Aylan Kurdi, trois ans, est mort noyé dans le naufrage d’une embarcation de fortune qui transportait des migrants syriens partis de Bodrum, cité balnéaire du sud de la Turquie, vers l’île de Kos, en Grèce.
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Au moins 12 personnes ont péri dans ce nouveau drame survenu dans la nuit du 1er au 2 septembre dans la Méditérranée. Aylan, Gulip, son frère de 5 ans et leur mère, Rehan, ont également trouvé la mort. Seul Abdullah Kurdi, père et mari, a survécu. Selon des membres de la famille interrogés par les médias canadiens, il souhaite désormais enterrer son épouse et ses fils sur la terre de ses ancêtres, à Kobané, en Syrie.
Abdullah rêvait d’emmener les siens au Canada, où vivent des proches. Ils avaient fui Kobané, petite ville de Syrie frontalière de la Turquie, théâtre pendant plusieurs mois de violents affrontements entre les Kurdes et les jihadistes de l’organisation de l’État islamique.
"J'essayais de les sponsoriser"
Selon une sœur d’Abdullah interrogée par le journal canadien "Ottawa Citizen", la famille Kurdi s’était vu refuser le statut de réfugiés en juin dernier par les Nations unies. Elle avait ensuite été déboutée par la Turquie de sa demande de visa pour le Canada. "J’essayais de les sponsoriser pour les faire venir, des amis et des voisins m’aidaient pour leur envoyer de l’argent mais on n’arrivait pas à les faire sortir", a confié la femme installée à Vancouver depuis plus de vingt ans.
La procédure d’immigration dite "G5" permet en effet à des citoyens canadiens de sponsoriser des réfugiés pour les faire venir dans le pays, à condition de leur apporter un soutien psychologique et financier. Mais seules les demandes de ceux reconnus comme réfugiés par les Nations unies ou par un autre État peuvent être validées.