L'ancien prélat polonais Joseph Wesolowski est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi. Accusé de pédophilie, il était également poursuivi par la justice pénale du Saint-Siège. Sa mort met un terme au tout premier procès au Vatican.
Son procès tant attendu n'aura pas lieu. Josef Wesolowski, ancien prélat polonais accusé de pédophilie, est mort dans la nuit de jeudi à vendredi 28 août, ce qui met fin de manière abrupte au premier procès au Vatican pour abus sexuels sur mineurs.
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Jozef Wesolowski avait été ordonné prêtre en 1972 par l'archevêque de Cracovie, le futur pape Jean Paul II, qui l'avait ensuite ordonné évêque en 2000. Nommé nonce apostolique en Bolivie puis dans différents pays d'Asie, il était arrivé en 2008 en République dominicaine, où des informations parues dans des médias locaux l'ont accusé, à l'été 2013, d'avoir eu recours à des mineurs prostitués. Le prélat avait été rappelé en urgence en août 2013 au Vatican, qui avait refusé en janvier de l'extrader vers la Pologne.
Âgé de 67 ans, Jozef Wesolowski avait été hospitalisé le 10 juillet, à la veille de l'ouverture de son procès, pour des problèmes de santé dont la nature n'a pas été précisée. Le lendemain, son procès s'était ouvert en son absence dans la toute petite salle du tribunal du Vatican.
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Il était accusé d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec des mineurs dans un quartier chaud de la ville à Saint-Domingue, où il était nonce apostolique. Pour ces faits, il avait été jugé et sanctionné en juin 2014 par la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui l'avait réduit à l'état laïque, la peine maximale pour un prélat.
Mais le pape François avait également ordonné des poursuites pénales, une première au Vatican, et l'ancien religieux avait été arrêté et assigné à résidence en septembre 2014 dans une chambre du palais de justice, dans l'attente de son procès.
Un procès de sept minutes
Poursuivi pour actes pédophiles sur des enfants de 13 à 16 ans à Saint-Domingue, mais aussi pour détention et recel "en quantité importante" de photos pédopornographiques, chargées sur Internet au Saint-Siège, il risquait six à sept ans de prison, sans compter d'éventuelles circonstances aggravantes.
Ce procès qui devait être emblématique n'aura donc duré au total que sept minutes le 11 juillet, le temps de lire les chefs d'accusation, de constater l'absence de l'accusé et de renvoyer l'audience, probablement à septembre.
Il devait pourtant illustrer la ligne plus sévère du Vatican pour faire face au fléau des abus pédophiles, principalement dans les années 1960-1980, dont les révélations en cascade ont fortement discrédité l'Église depuis une quinzaine d'années, même si les associations de victimes lui reprochent de ne pas aller assez loin.
Avec AFP