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Mali : l’attaque de l’hôtel de Sévaré revendiquée par un cadre jihadiste

Un jihadiste proche de Mokhtar Belmokhtar, du groupe islamiste Al Marabitoune, a revendiqué mardi l'attaque d'un hôtel de Sévaré, dans le centre du Mali, qui a fait au moins 13 morts vendredi.

L'attaque du 7 août contre un hôtel de Sévaré, dans la région de Mopti (centre du Mali), qui a fait 13 morts selon un bilan officiel, a été revendiquée mardi 11 août auprès de l'AFP par un cadre jihadiste proche du prédicateur islamiste radical malien Amadou Koufa et lié au groupe Al Marabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar. Jusqu'alors, les jihadistes alliés à Ansar Dine étaient au cœur des soupçons.

"La main de Dieu a guidé les moudjahidine à Sévaré contre les ennemis de l'islam. Quinze cafres (infidèles) et leurs complices ont été tués", a déclaré ce cadre jihadiste, Souleyman Mohamed Kennen, dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l'AFP à Bamako dans la nuit de lundi à mardi.

Un lourd bilan

Le bilan officiel de cette attaque contre l'hôtel Byblos de Sévaré, où séjournaient régulièrement des étrangers, n’est pourtant pas de 15 morts mais bien de 13, dont  quatre militaires maliens, cinq employés de sociétés sous-traitantes de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) et quatre assaillants.

"Le cheikh Amadou Koufa a aussi donné sa bénédiction pour l'attaque", a ajouté Souleyman Mohamed Kennen, réputé proche du cheikh mais qui a aussi fait partie en 2012 de l'aile malienne de combattants pour Mokhtar Belmokhtar. Le nord du Mali était alors sous contrôle de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) - dont Belmokhtar est un membre fondateur - et Ansar Dine.

Souleyman Mohamed Kennen a aussi affirmé à l'AFP que les "moujadihine" étaient derrière une autre attaque ayant tué trois militaires maliens lundi 10 août vers Ténenkou, dans la région de Mopti, et a promis "d'autres attaques contre les ennemis de l'islam". Selon le gouvernement malien, trois militaires maliens ont effectivement péri et quatre ont été blessés lundi "vers 12h30" (locales et GMT) par un engin explosif improvisé qui a sauté au passage de leur véhicule près de Diabozo, dans la zone de Ténenkou.

"Une passerelle entre tous ces groupes"

Avant cette revendication, les soupçons des enquêteurs maliens se portaient vers un groupe récent allié d'Ansar Dine, le Front de libération du Macina (FLM). Apparu début 2015, le FLM, qui recrute essentiellement dans la communauté peule, est un mouvement allié à Ansar Dine.

"Il y a une passerelle entre tous ces groupes jihadistes. En revendiquant le coup de Sévaré, Souleyman parle aussi pour les autres groupes jihadistes", a affirmé à l'AFP une source de sécurité régionale. Pour elle, "il n'est pas du tout impossible que des groupes islamistes traditionnels aient aidé à l'organisation de l'opération" jihadiste à Sévaré.

Cinq jours après l'attaque de l'hôtel Bybos, le nombre total d'assaillants demeurait inconnu. Le bilan définitif de l'opération communiqué dimanche par le gouvernement malien mentionne cependant "sept suspects arrêtés", sans plus de détails.

L'attaque a dévasté l'hôtel Byblos : ses murs sont criblés de balles et percés de trous d'obus, un véhicule calciné visible devant l'entrée. Dans certaines chambres aux portes arrachées, le sol était jonché de débris ou d'habits, draps et oreillers maculés de sang, selon les premières images obtenues par l'AFP.

Avec AFP