logo

Agathon Rwasa, principal opposant burundais, a décidé de sièger à l’Assemblée

Contre toute attente, le principal opposant burundais, Agathon Rwasa, a participé lundi à la première session de l'Assemblée nationale fraîchement élue. Il dit vouloir "jouer le jeu" après avoir refusé de reconnaître les résultats des élections.

L’opposition burundaise fait son retour dans l’arène. Le principal opposant politique à Pierre Nkurunziza, Agathon Rwasa, a siégé pour la première fois à l’Assemblée nationale burundaise lundi 27 juillet, alors même que l’opposition a boycotté les scrutins législatifs du 29 juin et celui présidentiel du 21 juillet.

Leurs candidatures avaient cependant été maintenues par la Cour constitutionnelle burundaise, ce qui explique cette présence dans l’hémicycle.

"On doit se rendre à l'évidence, le forcing de Nkurunziza a bien réussi", a déclaré Agathon Rwasa lundi en expliquant sa présence sur les bancs de l'Assemblée. "Maintenant, faut-il abandonner à leur sort tous ces gens qui ont voté pour nous, quand bien même les résultats publiés ne sont pas si réalistes que ça ?"

>> À relire sur France 24 : "Carnet de route au cœur de la présidentielle au Burundi par Nicolas Germain, envoyé spécial de France 24"

Le principal allié d’Agathon Rwasa dans ce processus électoral, Charles Nditije, n'était pas présent dans l'hémicycle lundi. La séance s’est tenue en présence de 104 des 121 députés devant normalement composer la nouvelle Assemblée.

#Rwasa au parlement #Burundi pic.twitter.com/82NYvMRolr

— Jos Jones Nkunzimana (@JJNkunz) 27 Juillet 2015

"Election ni libre, ni inclusive" selon l’ONU

L'annonce fin avril de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat avait déclenché un mouvement de contestation populaire violemment réprimé par la police. Au total, plus de 80 personnes sont mortes dans les violences depuis le début de la crise, qui a poussé quelque 170 000 personnes, selon l'ONU, à fuir dans les pays voisins. Pierre Nkurunziza a été réélu avec plus de 69 % des voix vendredi.

Du côté de l’ONU, la mission d'observation électorale a conclu que l’élection présidentielle s'était globalement déroulée dans le calme mais que l'élection n'avait pas été "libre, crédible ni inclusive", estimant que les "libertés fondamentales avaient été sévèrement entravées". 

Des consultations sont organisées mardi 28 juillet au conseil de sécurité de l’ONU pour faire un point sur la situation.

Les regards tournés vers la Communauté d’Afrique de l’Est

Après l'échec de deux médiations onusiennes, la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC, qui regroupe Rwanda, Ouganda, Burundi, Kenya et Rwanda) a demandé au gouvernement ougandais de tenter de rapprocher les deux camps par le dialogue.

"Tant que les négociations n'ont pas encore abouti, autant jouer le jeu et je crois que tout sera fixé par l'aboutissement du dialogue entre les parties", a ajouté, confiant, Agathon Rwasa, réfutant se livrer à un "double langage".

Avec AFP