Les États-Unis et la Turquie ont conjointement décidé lundi de développer leur coopération militaire pour combattre le groupe État islamique (EI). Une réunion extraordinaire de l'Otan est organisée mardi pour aborder les questions sécuritaires.
Les États-Unis et la Turquie sont d’accord sur un point : en finir avec le groupe État islamique (EI) dans le nord de la Syrie. Lundi 27 juillet, les deux pays se sont promis de développer leur coopération militaire pour mener à bien leur projet. Ankara a par ailleurs assuré que son offensive pouvait "changer l'équilibre" de la région.
"Le but est d'établir une zone débarrassée de l'EI et d'améliorer la sécurité et la stabilité le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie", a déclaré à l'AFP un responsable militaire américain en marge d'une visite du président Barack Obama en Éthiopie.
>> À (re)lire sur France 24 : "L’échec de la politique du président turc Erdogan en Syrie"
"Nous ne voulons pas voir Daech [autre dénomination de l'EI] à la frontière turque", a expliqué pour sa part le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, dans un entretien publié lundi dans la presse turque. "Nous n'enverrons pas de troupes terrestres", a-t-il toutefois ajouté.
En parallèle, une réunion extraordinaire des 28 ambassadeurs de l'Otan est organisée mardi à la demande officielle de la Turquie pour discuter des questions sécuritaires après l'attaque suicide de la semaine dernière à la frontière syrienne. Par ailleurs, les représentants de la communauté Kurde se réunissent le même jour à Bruxelles.
"Partenaires au sol"
Les détails de l'accord évoqués par Washington restent toutefois à définir. Selon le responsable américain, il impliquerait un soutien turc aux "partenaires au sol" des États-Unis, à savoir les troupes de l'opposition syrienne modérée. En revanche, il ne s'agit pas d'instaurer la "zone d'exclusion aérienne" réclamée par Ankara.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a promis de son côté que son pays participerait désormais "activement" aux frappes aériennes de la coalition.
Longtemps accusé de complaisance vis-à-vis des organisations radicales en lutte contre le régime de Damas, le gouvernement islamo-conservateur turc a opéré un virage après l'attentat suicide meurtrier de Suruç (sud), attribué à l'EI, et la mort d'un de ses soldats tué lors d'une attaque jihadiste à la frontière.
Depuis vendredi, l'armée turque a mené plusieurs raids aériens contre des objectifs de l'EI en Syrie. Ankara a aussi donné son feu vert, longtemps attendu, à l'utilisation de la base d'Incirlik (sud) aux avions américains qui bombardent l'EI en Syrie et en Irak.
Avec AFP