
La seconde voie du canal de Suez a accueilli ses premiers navires pour une traversée-test avant son ouverture officielle le 6 août. Conçue en un an, cette nouvelle infrastructure doit permettre à l'Égypte de renouer avec la croissance économique.
Onze jours avant l'inauguration officielle de la seconde voie du canal de Suez, l'Égypte a commencé, samedi 25 juillet, à tester cette nouvelle artère navigable destinée à fluidifier et augmenter le trafic du canal.
"Aujourd'hui, nous nous sommes assurés que les navires avec un tirant d'eau de 20m" soient capables d'utiliser la nouvelle voie navigable, a déclaré le capitaine Mohamed Fawzi de l'Autorité du canal de Suez, qualifiant ce premier essai de "succès".
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Selon des responsables, six navires répartis en deux groupes de trois devaient traverser l'extension du canal dans le cadre de ce test. Les bateaux allant du sud vers le nord naviguaient sous pavillons de Singapour, du Luxembourg ou de Bahreïn. Ceux qui ralliaient le nord au sud arboraient des drapeaux du Libéria, de Singapour ou de Hong Kong.
Baptisée le Canal de Suez Axis, cette infrastructure longue de 72 km se trouve en partie le long du canal de Suez, qui relie la mer Rouge et la Méditerranée. Elle doit permettre une hausse des recettes pour l'Égypte, grâce à l'intensification du trafic. La nouvelle voie a impliqué le creusement d'un nouveau canal de 37 km, et l'approfondissement et l'élargissement du canal existant sur 35 km, afin de réduire le temps de trajet des bateaux, dont la traversée se fait actuellement en circulation alternée.
Point-clé du commerce mondial
Le président Abdel Fattah al-Sissi a lancé ce projet en grande pompe en août 2014, avec l'objectif ambitieux de l'achever en un an. Une cérémonie d'inauguration officielle est prévue le 6 août. Cette infrastructure fait partie d'un vaste projet de développement de la zone aux alentours du canal, pour en faire une plaque tournante commerciale et industrielle, avec la création de ports et de services pour le transport maritime.
L'objectif est de favoriser le redémarrage d'une économie mise à mal par des années d'instabilité politique, depuis que le président Hosni Moubarak a été chassé du pouvoir en 2011 par une révolte populaire.
Les autorités ont levé 9 milliards de dollars (7,9 milliards d'euros) pour la construction de cette infrastructure, en vendant des participations à des investisseurs locaux. Le nouveau canal, construit par des entreprises égyptiennes, devrait plus que doubler les retombées annuelles de Suez, qui devraient passer de 5,3 milliards de dollars attendus à fin 2015 à 13,2 milliards de dollars en 2023, selon des estimations officielles.
Construit il y a cent quarante six ans [sa construction démarra en 1859, il fut mis en service en 1869], le canal de Suez existant est l'une des voies navigables les plus fréquentées au monde, et un point clé du commerce mondial.
Avec AFP