La coalition menée par l'Arabie saoudite a bombardé samedi des positions des rebelles chiites Houthis à Taez, malgré la trêve entrée en vigueur dans la nuit pour permettre aux agences humanitaires d'acheminer de l'aide.
La trêve humanitaire aura été de courte durée. Des bombardements et des combats ont été signalés samedi 11 juillet dans une ville du centre du Yémen, malgré la trêve humanitaire entrée en vigueur quelques heures plus tôt afin de permettre aux agences humanitaires de convoyer de l'aide.
Deux raids aériens menés par l'Arabie saoudite ont ciblé des positions des rebelles chiites Houthis dans à Taez, où avaient lieu des affrontements entre les insurgés soutenus par l'Iran et les combattants fidèles au président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi.
Des témoins ont également indiqué que les Houthis avaient bombardé plusieurs quartiers de Taez.
L'agence de presse officielle du Yémen, contrôlée par le gouvernement en exil, a accusé les Houthis et les troupes loyales à l'ancien président Ali Abdallah Saleh d'avoir envoyé des renforts à Taez avant la trêve.
Trêve jusqu’au Ramadan
Toutefois, hormis les raids à Taez, aucune autre frappe n'a été signalée à travers le pays après l'entrée en vigueur de la trêve. Elle a débuté vendredi à 23 h 59 locales (20 h 59 GMT) et est supposée durer jusqu'à la fin du ramadan, mois de jeûne pour les musulmans, prévue le 17 juillet.
Dans une déclaration unanime vendredi, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont "demandé instamment à toutes les parties prenantes au conflit de faire preuve de retenue au cas où des incidents isolés viendraient rompre cette trêve, et d'éviter toute escalade".
"Tous les belligérants devront suspendre leurs opérations militaires pendant la pause" et "aucune partie prenante au conflit ne doit profiter de la pause pour déplacer des armements ou s'emparer de territoires", a aussi affirmé le Conseil. Il a demandé "à toutes les parties de faciliter la livraison urgente d'aide humanitaire dans tout le Yémen".
3200 morts
Des belligérants avaient exprimé leurs doutes sur l'engagement de la partie adverse à respecter la trêve alors que les avions de la coalition menée par l'Arabie saoudite ont continué vendredi à bombarder la rébellion chiite des Houthis, qui s'est emparée de vastes territoires dans le pays.
Selon l'ONU, 80 % de la population - soit 21 millions de personnes - ont besoin d'aide ou de protection et plus de 10 millions ont du mal à se nourrir ou à trouver de l'eau potable. Le un conflit a fait plus de 3 200 morts, dont une moitié de civils, depuis la fin mars.
Une précédente trêve à la mi-mai avait duré cinq jours mais les combats avaient ensuite repris de plus belle et n'ont pas cessé depuis.
Avec AFP