Au moins quinze personnes sont mortes mardi après des affrontements communautaires entre Arabes et Berbères dans le sud de l'Algérie, dans la région de Ghardaïa. Le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, s'est rendu sur place.
Au moins 19 Algériens sont morts et des dizaines blessés, mardi 7 juillet, dans des affrontements communautaires dans la région de Ghardaïa. Cela porte à 22 le nombre de victimes en deux jours dans ce secteur du Sud algérien, théâtre depuis fin 2013 de heurts récurrents, a annoncé l'agence APS.
Les heurts opposent les Mozabites (Berbères) aux Malékites (Arabes chaâmbas), selon APS, qui cite des sources locales et hospitalières. Le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, s'est rendu sur place, a ajouté l'agence.
Kamel Zaït, correspondant de France 24 en Algérie
Il s'agit du plus lourd bilan enregistré dans cette région de la vallée du M'zab, où des affrontements ont lieu régulièrement depuis deux ans et demi. Les heurts ont repris début juillet, notamment dans la ville de Guerrara, entraînant le déploiement de forces antiémeutes, qui font régulièrement usage de gaz lacrymogènes pour les disperser.
À Alger, des dizaines de manifestants mozabites se sont rassemblés devant la maison de la presse pour dénoncer ces violences et le laxisme du gouvernement.
Manifestation de Mozabites devant la maison de la presse à Alger (El Watan)
Manifestation des mozabites devant la maison de... par elwatanvideo
Ces affrontements sont aussi marqués par des incendies et des dégradations de locaux commerciaux, de véhicules de particuliers, des palmeraies, du mobilier urbain et des édifices publics, selon APS.
De nombreux différends, en particulier d'ordre foncier mais aussi religieux, sont à l'origine de ces heurts entre Arabes et Berbères, qui cohabitent depuis des siècles.
Avec AFP