Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 29 juin, la réaction de la presse grecque et européenne à l’annonce d’un référendum, en Grèce, sur "l’ultimatum" de ses créanciers.
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Cette revue de presse internationale commence en Grèce, où Alexis Tsipras a appelé ses compatriotes à dire "un grand non à l’ultimatum" des créanciers du pays, lors du référendum de dimanche prochain.
"Les cons !" : dans son édito, le journal "To Vima" qualifie bien de "cons" non seulement Alexis Tsipras et les membres de son gouvernement, mais tous ceux qui, en Grèce, ont pris la décision d’organiser ce référendum - une "erreur fatale", d’après le quotidien grec, qui la compare notamment à la décision malheureuse de Napoléon d’envahir la Russie. "On se demande parfois pourquoi les grands hommes commettent ce genre d’erreur, mais l’explication, c’est qu’ils sont tout simplement stupides", écrit en substance le journal, qui voit aussi dans l’initiative du gouvernement grec la manifestation d’une forme d’"auto-destruction". Du côté du journal "Avgi", très proche du gouvernement, ont se réjouit, en revanche, de voir l’annonce du référendum "secouer" enfin l’Europe - à la une, seul et solennel, Alexis Tsipras demande au Parlement grec de voter en sa faveur. Une photo qui contraste avec l’image de cette foule agglutinée devant le guichet d’une banque, hier, à la une de "Kathimerini". Les Grecs se sont précipités pour retirer des espèces avant que le gouvernement n’annonce la fermeture des établissements bancaires jusqu’au 6 juillet. Mais le journal "Ta Nea" se demande si cette situation risque de se prolonger.
Pour la presse allemande, la rupture avec la Grèce est consommée. "Berlin a perdu patience face à Alexis Tsipras", constate le "Frankfurter Allgemeine Zeitung". Le journal cite la réaction du ministre des Affaires étrangères allemand à l’annonce du référendum : "Tsipras est en train de prendre les Grecs en otage". "Cette fois, Berlin est vraiment en colère", prévient le "Suddeutsche Zeitung", qui dit ne pas revenir de la décision d’Alexis Tsipras de refuser les 35 milliards d’investissements promis par Bruxelles.
Pas mal d’amertume, outre-Rhin, et beaucoup de colère, également, du côté de ces pays qui ont consenti les efforts que ses détracteurs reprochent au gouvernement grec de refuser. "Il y a une chose qui est pire que de jouer alors qu’on n’a pas d’argent, c’est de jouer avec l’argent des autres", dénonce le journal portugais "O Publico", qui écrit aussi que "l’Europe a oublié à quel point le ressentiment peut être un virus destructeur" - un ressentiment que le quotidien portugais rapproche de la colère éprouvée par les Allemands au lendemain de la Première Guerre mondiale, lorsqu’à la défaite s’est ajoutée l’humiliation infligée par le traité de Versailles. "Le jeu de hasard auquel joue Alexis Tsipras va faire perdre les Grecs", prédit "La Stampa", en Italie, où "Il Manifesto" juge au contraire que c’est Bruxelles, qui vient de "déclarer la guerre à Athènes", qui aurait refusé de se soumettre au "dogme néolibéral".
D’autres, enfin, s’inquiètent des répercussions de la crise grecque sur leur propre économie. "L’Espagne se prépare à affronter un mois de turbulences", rapporte "El Mundo", qui estime que le pays risque d’être "à nouveau contaminé" par "le virus grec".
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