Fatoumata Kebe est l’une des "18 femmes de l’Espace" dont le portrait est actuellement exposé au Musée des arts et métiers et sur les grilles du jardin de l’Observatoire de Paris*. À 29 ans, cette jeune femme d’origine malienne s'est imposée dans l’univers de l’astronomie. Après avoir effectué un master en mécanique des fluides et un stage à la Nasa, elle prépare une thèse sur les débris spatiaux à l’Observatoire de Paris et à l’Université Pierre et Marie Curie.

Cette passion pour l’espace lui est venue très jeune. "Ce sont juste des images d’étoiles et de planètes qui ont suffi à me convaincre que plus tard, je voulais travailler dans le domaine spatial", explique-t-elle sur le plateau de l’émission Actuelles, sur France 24. Même si son exemple montre que les femmes peuvent évoluer dans ce secteur scientifique aussi bien que les hommes, elle reconnaît qu’elle reste une exception : "C’est [un domaine] très masculin, malheureusement. Quand je suis arrivée à l’Université Pierre et Marie Curie, on n’était pas beaucoup de femmes. Plus on avance dans les années, et moins on est représenté".

Pour tenter de susciter des vocations, Fatoumata Kebe donne des cours d’astronomie dans certains lycées de quartiers sensibles, mais aussi des conseils aux jeunes pour qu'ils ne perdent pas confiance en eux."La plupart d’entre eux ont un gros manque de confiance et surtout ils n’ont aucune passion. Ils s’interdisent d’avoir une ambition", raconte la jeune scientifique. "Je me suis dit qu’en leur inculquant l’astronomie - qu’ils trouvaient élitiste - et en leur apprenant comment monter un télescope pointé vers une planète, ils pouvaient se rendre compte qu’ils étaient capables de faire les choses et qu’ils n'étaient pas aussi nuls qu'ils le pensaient".

*L'exposition "Space Girls Space Women", à voir jusqu'au 1er novembre 2015 au Musée des arts et métiers et sur les grilles du jardin de l'Observatoire de Paris