
Un nouveau record a été enregistré par Pôle emploi en mai. Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a atteint 3,55 millions en métropole, mais cette hausse a été amplifiée par une procédure inhabituelle de relance des chômeurs.
Selon les chiffres publiés mercredi 24 juin par le ministère du Travail, le chômage a une nouvelle fois augmenté au mois de mai. Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) a progressé durant cette période de 0,5 % en métropole, soit 16 200 personnes, ce qui porte le total à 3 552 200.
En ajoutant les catégories B et C (personnes ayant exercé une activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle Emploi est en hausse de 1,3 %, soit 69 600 personnes, pour un total de 5 414 200 personnes et 5 717 900 avec les départements d'Outre-mer. Il s'agit du quatrième mois de hausse consécutif après la légère baisse de janvier, qui n'a pas trouvé de suite.
"Un événement inhabituel"
Dans un communiqué, le ministre du travail François Rebsamen a toutefois tenté de minimiser cette hausse en expliquant que son ampleur ne reflétait pas la situation réelle en raison d'un incident sur la collecte des situations actualisées des demandeurs d'emploi.
"La statistique (...) a été affectée ce mois-ci par un événement inhabituel : la forte baisse inexpliquée du nombre des demandeurs d'emploi actualisés, suivie, après relances multiples, d'une hausse d'une ampleur exceptionnelle", a-t-il déclaré.
Cinq jours avant la clôture de la campagne (le 15 juin), Pôle Emploi a en effet constaté que les chômeurs s'actualisaient beaucoup moins. Il a ainsi a décidé de procéder à une puis deux relances supplémentaires par sms ou message vocal. Ces relances se sont révélées sans grand effet jusqu'au dernier jour où, brutalement, Pôle emploi a constaté "une accélération très forte", au point d'inverser la tendance.
Sans cet événement, la hausse de mai aurait été deux fois moindre, selon la Dares, organisme statistique du ministère : entre +7 000 et +10 000 pour la catégorie A (sans aucune activité), et entre +32 000 et +42 000 pour les catégories A, B et C (incluant une petite activité).
Cette anomalie rappelle le "bug SFR" qui avait faussé les résultats d'août 2013, cette fois en sens inverse, puisque Pôle emploi avait comptabilisé 50 000 chômeurs de moins. Cette fois-là, SFR avait à l'opposé connu "une grave défaillance dans l'acheminement d'une partie des messages de relance".
Avec AFP et Reuters