Porté par une ferveur populaire galvanisante, le Chili, en se qualifiant pour les quarts de finale de la Copa America qu'il organise, entretient le rêve de tout un peuple qui espère enfin remporter cette compétition.
En atomisant la Bolivie (5-0), vendredi, le Chili a terminé à la première place de son groupe et s'est qualifié pour les quarts de finale de la Copa America 2015, organisée sur ses terres, entretenant ainsi le rêve de tout un peuple de remporter un titre qui lui échappe toujours.
Porté par une ambiance survoltée dans le Estadio Nacional de Santiago tout de rouge vêtu, la Roja a ouvert la marque d'entrée par l’indispensable Charles Aranguiz. À croire que l’hymne chilien entonné a cappella par les 45 000 spectateurs a donné des ailes à ses joueurs. Le deuxième but peut déjà prétendre au statut du plus beau but de la compétition avec un mouvement collectif conclu d'une superbe tête plongeante décroisée d’Alexis Sanchez .
L'attaquant infatigable d'Arsenal est sorti à la mi-temps, tout comme Arturo Vidal, ovationné malgré ses frasques extra-sportives de la semaine passée. Aranguiz et Gary Medel ont aggravé le score en deuxième période, avant un but contre son camp du capitaine bolivien Ronald Raldes.
Avec deux victoires et un match nul, les hommes de Jorge Sampaoli ont parfaitement négocié le premier tour du tournoi, malgré la pression. Les Chiliens affronteront en quarts de finale, le 24 juin, le meilleur troisième à l'issue de la phase de poules.
Des arguments de poids pour aller au bout
Jouissant d'un fort soutien populaire qui ne cesse de grandir au fil de la compétition, le Chili peut aller au bout, tant son équipe possède plusieurs arguments de poids pour inquiéter les grandes puissances sud-américaines que sont l'Argentine, inconstante pour l'instant, et le Brésil, décevant et désormais privé de Neymar. Outre sa culture du don de soi, son collectif parfaitement huilé et sa rage de gagner, la Roja mise sur un effectif qui compte plusieurs individualités de classe internationale, à commencer par son gardien Claudio Bravo, son gendarme du milieu de terrain Arturo Vidal et son dynamiteur offensif Alexis Sanchez.
Autour, gravitent des joueurs méconnus du grand public, mais d’un talent qui apporterait une plus-value certaine aux grands clubs européens. Notamment, Charles Arranguiz et Jorge Valdivia, les compères de Vidal dans l'entrejeu. Précieux dans la récupération du ballon, ils sont très habiles techniquement et participent à la construction du jeu et à sa fluidité. Sans oublier l’abattage physique et l’abnégation du rugueux Gary Medel, pierre angulaire du système défensif de la Roja.
En outre, la principale force de cette équipe, c’est sa stabilité : la majorité des joueurs se connaissent et jouent ensemble depuis plusieurs années. Les Vidal, Medel, Isla et Alexis sont en effet issus de la même génération, celle de 1987-1988, façonnée par Marcelo Bielsa, l'ancien sélectionneur. Enfin, forts de leurs excellentes performances lors du Mondial-2014, où ils n’avaient cédé qu’aux tirs au but face aux Brésiliens, les Chiliens ont en plus emmagasiné de la confiance et cultivé une solidarité collective à toute épreuve. Autant d’ingrédients qui font croire, que cette fois, l’heure de gloire du Chili a vraiment sonné.