Les nouvelles dates des élections présidentielles et législatives au Burundi, fixées au 15 juillet et 29 juin, suscitent la colère. Plusieurs leaders de l'opposition appellent au boycott en raison de l'instabilité politique du pays.
La date des élections au Burundi fixée au 15 juillet est loin de faire l'unanimité. Plusieurs dirigeants de l'opposition ont appelé mercredi 11 juin au boycott de l'élection présidentielle, estimant que l'instabilité politique ne permettait pas d'organiser ce scrutin dont la tenue a été reportée de trois semaines.
"Nous appelons au boycott de toutes les élections à partir de maintenant. Un tel calendrier dans un contexte d'agitation politique n'a pas de sens", a fait valoir Charles Nditije du parti Uprona. Et d’ajouter, "nous voulons l'ouverture d'un dialogue pour discuter du désarmement, de la réouverture des organes de presse, du retour des réfugiés, de la sécurité des dirigeants politiques et des élections".
Bujumbura, la capitale du Burundi, est en proie à des manifestations quasiment quotidiennes depuis que le chef de l'État, Pierre Nkurunziza, a décidé le 26 avril de briguer un troisième mandat bien que la constitution en limite le nombre à deux.
itLa neutralité de la Ceni en question
Les élections législatives, déjà reportées une première fois, auront lieu, elles, le 29 juin, a précisé le porte-parole de la présidence, Gervais Abayeho précisant que le débat sur la candidature de Pierre Nkurunziza était "clos".
Ces nouvelles dates ont été proposées par la commission électorale, la Ceni, après un appel à un report lancé par les pays membres de la Communauté des pays d'Afrique de l'Est. L’organisme électoral est accusé par l'opposition de ne pas être un organisme neutre politiquement et certains estiment qu'elle a perdu sa légitimité depuis que deux de ses cinq membres ont démissionné.
Avec Reuters