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Selon Séoul, la Corée du Nord a exécuté son ministre de la Défense

Le ministre nord-coréen de la Défense, Hyon Yong Chol, a été exécuté au canon anti-aérien pour manque de respect envers Kim Jong-Un, ont révélé les services secrets sud-coréens mercredi. Il s'était également assoupi durant des défilés militaires.

La Corée du Nord a exécuté son ministre de la Défense, Hyon Yong Chol, pour trahison en le plaçant sur un champ de tir de missiles anti-aériens, ont annoncé mercredi 13 mai des agents des services de renseignement sud-coréens. Cette méthode d'exécution est citée dans plusieurs rapports non confirmés et réservée aux hauts dirigeants en guise d'exemple.

L’exécution publique a eu lieu devant des centaines de responsables du régime de Pyongyang le 30 avril, a indiqué à Séoul Han Ki-Beom, directeur adjoint des services de renseignement nationaux sud-coréens (NIS) devant une commission parlementaire.

Le champ de tir où a eu lieu l’exécution de Hyon Yong Chol avait déjà été utilisé pour une autre mise à mort au canon antiaérien ZPU-4 en octobre. Selon le Comité pour les droits de l'Homme en Corée du Nord, basé aux États-Unis, le condamné était alors positionné à une trentaine de mètres seulement de cette arme ayant une portée de 8 000 mètres.

Le ministre s’était endormi pendant des célébrations militaires

D’après l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, si Hyon Yong Chol a été exécuté, c’est tout simplement parce ce qu’il s’était assoupi durant des célébrations militaires et avait répondu à Kim Jong-un à plusieurs reprises.

Il aurait été écarté du pouvoir le mois dernier après s’être rendu à une conférence sur la sécurité à Moscou, où il avait pris la parole. Le ministre en poste depuis un an s’était alors plaint à plusieurs reprises auprès de Kim Jong-Un et aurait refusé plusieurs fois de suivre ses directives, ont déclaré des députés sud-coréens. Arrêté à la fin du mois dernier, il a été exécuté trois jours plus tard, sans aucune procédure judiciaire.

Des dizaines de responsables exécutés depuis l’accession au pouvoir de Kim Jong-Un

Il y a deux semaines, les mêmes services secrets déclaraient à huis clos devant des parlementaires que le numéro un nord-coréen avait ordonné depuis le début de l'année l'exécution de 15 hauts responsables ayant défié son autorité. Au total, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap citant les services de renseignement sud-coréens, environ 70 responsables ont été exécutés depuis que Kim Jong-Un a succédé en décembre 2011 à son père Kim Jong-il.

Toujours selon les services de renseignement sud-coréens, Ma Won Chun, considéré comme l'architecte en chef des projets d'infrastructures, a également été victime d'une purge. Il est longtemps apparu sur les photographies aux côtés de Kim Jong-un avant de disparaître des clichés à partir de novembre dernier.

En 2013, le dirigeant nord-coréen avait limogé et fait exécuter son oncle, Jang Song-thaek, naguère considéré comme le deuxième homme le plus puissant du régime. Les motifs invoqués contre l'oncle allaient de la corruption à des crimes économiques.

Avec Reuters et AFP