![Yémen : nouveaux bombardements malgré l'imminence de la trêve humanitaire Yémen : nouveaux bombardements malgré l'imminence de la trêve humanitaire](/data/posts/2022/07/20/1658309467_Yemen-nouveaux-bombardements-malgre-l-imminence-de-la-treve-humanitaire.jpg)
Les bombardements menés par la coalition arabe et les tirs des rebelles houthis vers le territoire saoudien se sont poursuivis, lundi au Yémen, alors que la trêve humanitaire doit intervenir mardi soir.
Une trêve à l'initiative de l'Arabie saoudite, qui dirige une coalition arabe contre la rébellion yéménite, doit entrer en vigueur, mardi 12 mai dans la soirée, ce qui n'a pas empêché les rebelles de poursuivre la veille leurs tirs vers le territoire saoudien.
En dépit de propos plutôt favorables à ce cessez-le-feu, proposé par l'Arabie saoudite pour acheminer une aide humanitaire aux civils durement éprouvés par six semaines de conflit, les rebelles chiites houthis ont de nouveau bombardé des provinces saoudiennes frontalières, tuant un Pakistanais et un Saoudien, selon Riyad. Un avion F-16 du Maroc a par ailleurs été abattu près de Saada.
Ces deux morts portent à 12 le nombre de civils tués à la frontière depuis que les insurgés yéménites ont commencé la semaine dernière à tirer au mortier et aux roquettes contre le territoire saoudien, entraînant une intensification des raids de la coalition arabe.
La coalition arabe a, de son côté, intensifié ses raids contre les positions des rebelles chiites au Yémen. Selon des habitants des villes touchées, de Saada, dans le nord, à Aden, dans le sud, il s'agit des bombardements les plus violents depuis le début du conflit.
Un double raid sur un dépôt d'armes et de munitions tenu par les rebelles près de la capitale Sanaa a déclenché de puissantes explosions qui ont fait au moins 69 morts, selon l'AFP qui cite des sources médicales.
Quelque 70 000 civils ont fui Saada en trois jours
Sept raids consécutifs ont également été menés sur des rassemblements de Houthis autour d'Ataq, capitale de la province de Chabwa (sud). Des raids ont aussi visé les positions rebelles à Taez (sud-ouest), Mareb (à l'est de la capitale), Hajja (nord) et Baïda (centre), selon des témoins.
À Saada, les civils peinent à fuir les bombardements, tandis que les zones proches de la frontière saoudienne subissaient également lundi un barrage d'artillerie et des tirs de missiles, selon les résidents.
Selon des agences humanitaires, quelque 70 000 civils ont fui en trois jours la province de Saada, bombardée par la coalition en représailles aux tirs débutés la semaine dernière vers le territoire saoudien.
"Nous vivons une situation très difficile", a indiqué un habitant de la province. "Nous voulons quitter Saada mais ne pouvons pas le faire par manque d'argent et de carburant", a-t-il ajouté sous le couvert de l'anonymat, accusant "les Houthis de tenter d'empêcher les gens de fuir".
Le blocus imposé par la coalition prive le Yémen "du carburant nécessaire pour la survie de la population", déplore Human Rights Watch (HRW), au lendemain de l'annonce de l'arrivée au dans le pays d'un premier navire affrété par l'ONU et chargé de carburant.
Le cessez-le-feu proposé vendredi par Riyad devrait prendre effet mardi soir pour cinq jours renouvelables. Cette trêve, si elle est respectée, précèdera un sommet des pays du Golfe avec les États-Unis démarrant le 13 mai, où le Yémen figurera en bonne place dans les discussions. Le roi d'Arabie saoudite et trois autres monarques du Golfe, en revanche, ne seront pas présents.
Selon l'ONU, quelque 1 400 personnes ont été tuées, en bonne partie des civils depuis le début du conflit.
Avec AFP