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Au moins quatre morts dans le crash d'un avion militaire près de Séville

Un avion de transport militaire Airbus A400M s’est écrasé, samedi, dans un champ, près de Séville, dans le sud de l'Espagne, faisant au moins quatre morts et deux blessés graves.

Au moins quatre personnes sont mortes, samedi 9 mai, dans le crash d'un avion de transport militaire Airbus A400M, dans une zone inhabitée, près de l'aéroport San Pablo de Séville, au sud de l'Espagne. Six personnes se trouvaient à bord, selon le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.

"Des sources policières ajoutent que deux occupants de l’avion ont été transportés à l’hôpital dans un état grave", précise "El Pais". Le quotidien espagnol précise que l'avion était encore en phase d'essai et n'avait pas encore été livré à l'armée espagnole. "Le gouvernement [s’est] engagé à acheter 27 avions de ce modèle. La première livraison est prévue pour le début de 2016", souligne encore le journal.

Le constructeur aéronautique Airbus, qui assemble cet appareil dans son usine de Séville, a précisé quelques heures après l'accident que tous les passagers étaient espagnols et employés par Airbus. Le constructeur a envoyé une équipe d'experts en Andalousie pour tenter de comprendre ce qui a provoqué cet accident. Et de préciser que l'appareil était destiné à l'armée turque et devait être livré le mois prochain.

C'est le second accident d'un avion militaire en Espagne depuis le début de l'année. Le 26 janvier, lors d'un exercice de l'Otan, un chasseur grec avait percuté d'autres appareils au décollage sur la base militaire d'Albacete, également dans le Sud. La catastrophe avait fait onze morts, neuf Français, deux Grecs, et 21 blessés.

Un appareil aux nombreux déboires

L'appareil a connu de nombreux déboires depuis le lancement du programme en 2003 à la demande des armées européennes : retards de fabrication et à la livraison, dépassement de coût de 6,2 milliards d'euros (30 % du budget) et querelles entre le constructeur et les clients qui avaient même menacé de jeter l'éponge.

L'Allemagne s'est plaint de nombreux défauts dans le premier exemplaire qui lui a été livré en décembre 2014, avec quatre ans de retard sur le calendrier d'origine. Réagissant à ces critiques, Airbus a annoncé en janvier la réorganisation de sa branche aviation militaire avec le départ de son directeur, Domingo Ureña-Raso.

Équipé de quatre turbopropulseurs, l'A400M est capable d'assurer le transport de troupes, de parachutistes et matériel, y compris des blindés et des hélicoptères, sur de longues distances et à grande vitesse tout en atterrissant sur des terrains sommaires. Il peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3 300 km.

Airbus a de grands espoirs pour cet appareil qui arrive sur le marché quand ses concurrents américains sont en bout de course, notamment le C-130 conçu il y a plus de 50 ans.

Au total, 174 exemplaires ont été commandés à ce jour, dont 50 par la France, 53 par l'Allemagne, 27 par l'Espagne et 22 par le Royaume-Uni.

Avec AFP et Reuters