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À Baltimore, des milliers de manifestants réclament justice pour Freddie Gray

Des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement samedi à Baltimore pour demander justice après le décès de Freddie Gray. Alors que plusieurs centaines de manifestants ont bravé le couvre-feu, la police a procédé à de nouvelles arrestations.

Les manifestations se sont poursuivies tard dans la nuit. Plusieurs centaines de personnes ont une nouvelle fois bravé le couvre-feu, samedi soir, à Baltimore pour exiger que justice soit faite après la mort de Freddie Gray, un jeune Noir de 25 ans, blessé dans un fourgon de police. 

La police, en tenue antiémeute, a procédé à plusieurs arrestations, notamment après des bagarres, au lendemain de l'annonce de poursuites pénales contre six policiers de cette ville portuaire de l'est des États-Unis.

"Pas de justice, pas de paix", scandaient dans la journée des manifestants au départ d'un petit défilé depuis le lieu où le jeune Noir de 25 ans a été arrêté. Le cortège a ensuite rejoint d'autres protestataires rassemblés devant l'hôtel de ville de Baltimore.

Manifestations quasi quotidiennes

De 2 000 à 3 000 personnes, pour beaucoup jeunes et noires, loin toutefois des 10 000 annoncées par les organisateurs, s'étaient rassemblées dans une ambiance calme, voire festive par endroits.

"Les jeunes ne sont pas des voyous", "Pas de paix dans nos âmes", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les protestataires à l'hôtel de ville, venus à l'appel des avocats de la cause noire, les Black Lawyers for Justice, dont le leader Malik Shabazz est un ancien membre du mouvement radical Black Panthers.

>> À lire sur France 24 : "Mort de Freddie Gray : Soulagement à Baltimore après l’annonce des poursuites contre six policiers"

Les manifestations sont quasi quotidiennes à Baltimore depuis la mort de Freddie Gray le 19 avril, des suites d'une blessure "grave" lors de son transport dans un fourgon de police. Selon l'enquête et l'autopsie, il est mort d'une "blessure qui lui a été fatale alors qu'il ne portait pas de ceinture dans le fourgon de police où il avait été embarqué" pieds et mains liés.

La Garde nationale, appelée en renfort depuis que des émeutes ont éclaté lundi, a mobilisé quelque 3 000 hommes samedi "pour assurer le calme de Baltimore", selon son compte Twitter.

Les policiers relâchés sous caution

Suspendus de leurs fonctions avec salaire depuis le drame, les six policiers ont été interpellés avant d'être relâchés vendredi soir moyennant des cautions allant de 250 000 à 350 000 dollars, selon des documents de justice. Ils seront déférés devant un juge le 27 mai pour une audience préliminaire.

Les poursuites, notamment pour meurtre, contre l'un des policiers avaient été saluées par la famille de la victime et dans le quartier de Baltimore le plus touché par les violences de lundi, où les habitants avaient accueilli cette décision avec des cris de joie. L'avocat du syndicat des policiers a en revanche dénoncé une décision précipitée.

Le drame de Baltimore et plusieurs faits divers similaires, comme à Ferguson, dans le Missouri, ont réveillé les tensions raciales latentes aux États-Unis entre la communauté noire et la police.

Avec AFP