La justice pakistanaise a libéré en fin de semaine Zakiur Rehman Lakhvi, l'homme accusé d'avoir commandité les attentats de 2008 à Bombay, qui avaient fait 166 morts dans la capitale financière indienne. New Delhi s'élève contre cette décision.
Le Pakistan a libéré Zakiur Rehman Lakhvi, le cerveau présumé des attentats de Bombay, qui avaient fait 166 morts en 2008. Cette décision a été immédiatement dénoncée comme une "insulte aux victimes" par le voisin et rival indien. C'est une "annonce très décevante. Une insulte aux victimes de l'attaque de Bombay du 26 novembre. La communauté internationale doit sérieusement relever le double langage du Pakistan sur le terrorisme", a dit le porte-parole du ministère indien de l’Intérieur.
Le Premier ministre indien Narendra Modi, actuellement en visite en France, s'était élevé contre la perspective de sa remise en liberté.
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Le condamné, âgé d’environ 55 ans et considéré par l'Inde comme le cerveau du raid sanglant contre plusieurs sites de Bombay, dont un hôtel de luxe, a été libéré sous caution, ont précisé des sources pénitentiaire et politique. Lakhvi, qui faisait partie des sept suspects inculpés et incarcérés au Pakistan en lien avec ces attaques, a été libéré jeudi soir ou vendredi matin, ont précisé les mêmes sources. Pour rappel, le commando de dix hommes responsable du massacre, ont tous été tués.
"Le président indien Modi prend très mal cette libération"
Pas de preuves suffisantes
"Nous avons reçu les documents permettant sa libération jeudi soir, et il a été libéré de la prison d'Adiala", proche de la capitale Islamabad, a déclaré un responsable de l'administration pénitentiaire sous couvert de l'anonymat.
Cette libération a été confirmée par un haut responsable de la Jamaat-ud-Dawa (JuD), une influente organisation islamiste pakistanaise soupçonnée par l'Inde d'être liées aux attentats de Bombay, et qui défend Lakhvi. "Il a été libéré et se trouve dans un lieu que nous ne pouvons pas révéler pour raisons de sécurité", a ajouté ce responsable, lui aussi sous couvert de l'anonymat.
La libération sous caution de Lakhvi avait été ordonnée à plusieurs reprises ces derniers mois par la justice pakistanaise, au fil d'une saga politico-judiciaire qui pèse sur les relations entre le Pakistan et l'Inde. Islamabad considère que New Delhi ne lui a pas fourni de preuves suffisantes pour maintenir l’accusé en détention.
Ping-pong judiciaire
En décembre dernier, un tribunal pakistanais avait autorisé sa libération, mais les autorités locales avaient refusé de le relâcher. Après des pressions de l'Inde, la justice pakistanaise avait ensuite ordonné sa détention, puis sa libération, et à nouveau sa détention, dans une sorte de ping-pong judiciaire.
Jeudi, quelques heures avant la libération, la Haute Cour de Lahore avait "suspendu l'ordre de détention" de Lakhvi et "autorisé sa libération après le versement de deux cautions d'un million de roupies chacune", soit environ 18 600 euros au total, avait déclaré son avocat, Rizwan Abbasi.
Avec AFP