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Un pilote était bloqué hors du cockpit avant le crash de l'avion de Germanwings

L'un des deux pilotes de l'Airbus A320 qui s'est écrasé mardi dans les Alpes françaises a quitté le cockpit sans pouvoir y retourner, a rapporté le "New York Times" mercredi après avoir eu connaissance du contenu de l'une des boîtes noires.

Les enregistrements sonores de la première boîte noire de l'avion Germanwings, qui s'est écrasé mardi dans les Alpes françaises avec 150 personnes à bord, commencent à livrer quelques éléments. D’après le "New York Times", citant des informations émanant d'un enregistreur de voix du cockpit, l'un des pilotes a quitté le cockpit et n'a pu y retourner avant la chute de l'avion. Ces informations n'ont pour l'instant pas été confirmées, ni par le la compagnie aérienne Lufthansa, ni par les enquêteurs du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA).

"Au début du vol, on entend l'équipage parler normalement, puis on entend le bruit d'un des sièges qui recule, une porte qui s'ouvre et se referme, des bruits indiquant qu'on retape à la porte et il n'y a plus de conversation à ce moment-là jusqu'au crash", a rapporté mercredi 25 mars le journal américain, qui précise avoir eu connaissance de la teneur des enregistrements.

"Le type à l'extérieur frappe légèrement à la porte et il n'y a pas de réponse", a déclaré un responsable militaire participant à l'enquête au "New York Times". "Alors ensuite, il frappe plus fort à la porte et pas de réponse. Il n'y a jamais de réponse." Et l'enquêteur, resté anonyme, d’ajouter, "on peut entendre qu'il essaie de défoncer la porte".

"Nous ne savons pas encore la raison pour laquelle un des types est sorti", a-t-il ajouté. "Mais, ce qui est sûr, c'est qu'à la toute fin du vol, l'autre pilote est seul et n'ouvre pas la porte."

Depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, la réglementation prévoit que les portes des cockpits ne peuvent plus être ouvertes de l'extérieur.

"Beaucoup trop tôt"

Mercredi, lors d'une conférence de presse au Bourget, le directeur du BEA, Rémi Jouty, a assuré que son équipe avait réussi à écouter le fichier audio de la "boîte noire". Il a ajouté qu'il était "beaucoup trop tôt pour en tirer la moindre conclusion sur ce qui s'est passé".

La Lufthansa, maison mère de Germanwings, a fait savoir par un porte-parole qu'elle était au courant de l'article du "New York Times"."Nous n'avons aucune information des autorités qui confirme cet article, nous sommes à la recherche de plus d'informations. Nous ne participerons pas aux spéculations sur les causes du crash", a dit le porte-parole.

Des familles de victimes venant principalement d'Allemagne et d'Espagne doivent commencer à arriver dans la nuit de jeudi dans la région du crash, où un dispositif d'accueil a été mis en place, comprenant notamment des travailleurs d'"urgence sociale". Deux avions transportant des proches de victimes doivent également partir de Düsseldorf et Barcelone pour Marseille. Des chapelles ardentes ont été dressées à Seyne-les-Alpes et Le Vernet.

Avec Reuters et AFP