La justice sénégalaise a condamné, lundi, Karim Wade à six ans de prison ferme pour "enrichissement illicite". Sur France 24, un de ses avocats dénonce une "parodie de justice" de la part d'une "juridiction éminemment politique".
Jugé depuis l’été dernier pour "enrichissement illicite et corruption", Karim Wade, le fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, a finalement été condamné, lundi 23 mars, à une peine de six ans d'emprisonnement et à une amende de 138 milliards de francs CFA (plus de 210 millions d'euros).
Absent du banc des accusés, Karim Wade a été reconnu coupable du délit d’enrichissement, mais relaxé du chef d’accusation de corruption, selon la décision lue par le président de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), une juridiction spéciale.
itUne "comédie judiciaire"
Sur France 24, l'un de ses avocats, Seydou Diagne, a dénoncé une "parodie de justice", une "comédie judiciaire" de la la part de la CREI, "une juridiction éminemment politque (...) affiliée au pouvoir sénégalais et qui ne reflète pas la vraie justice sénégalaise".
"À ce niveau là, ce n'est plus une juridiction normale, c'est juste une instance politique" qui a commis "beaucoup de manipulations", a affirmé l'avocat qui estime que "la mise à mort politique de Monsieur Karim Wade a commencé au lendemain de la prestation de serment du président Macky Sall".
Me Syedou Diagne a par ailleurs annoncé que le recours de la condamnation de Karim Wade avait été déposé en fin d'après-midi devant la Cour suprême du Sénégal.
itUn frein à la carrière politique de Karim Wade
Cette condamnation met un coup d’arrêt à ses espoirs pour la présidentielle de 2017. Karim Wade avait en effet été désigné, samedi 21 mars, candidat du principal parti de l'opposition, le Parti démocratique sénégalais (PDS).
"À l’annonce du verdict, les militants du PDS ont fait éclater leur colère devant le palais de justice, criant à un procès politique et estimant que Karim Wade était condamné d'avance", rapporte Sarah Sakho, correspondante de France 24 à Dakar.
"Les avocats du fils de l'ancien président Abdoulaye Wade ont expliqué que Karim Wade était serein et que lui-même s'attendait à cette décision de justice, qu'il n'était pas du tout surpris", ajoute-t-elle.
itAvec AFP et Reuters