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Le niveau d'alerte à la pollution aux particules fines devait à nouveau être dépassé vendredi. Si la pollution se maintient à ce niveau pendant le week-end, l'État a annoncé la mise en œuvre de la circulation alternée à partir de lundi à Paris.

Le niveau d'alerte à la pollution aux particules fines devait à nouveau être dépassé vendredi 20 mars selon Airparif, l'organisme chargé de la surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France, qui a revu à la hausse ses prévisions.

Face à cette situation, l'État a finalement annoncé la mise en œuvre sous condition de la circulation alternée à partir de lundi à Paris, après une polémique opposant la ministre de l'Écologie à la maire de la capitale et aux écologistes.

"Lundi, il y aura la circulation alternée sauf s'il y a une baisse manifeste de pollution demain et après-demain", a déclaré vendredi soir la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, lors d'un point de presse. D'ici-là, les transports publics seront gratuits dès samedi en Île-de-France, a-t-elle ajouté.

Le compromis annoncé par Ségolène Royal est loin des attentes de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, qui réclamait la mise en place de la circulation alternée dès vendredi, après plusieurs jours de forte pollution aux particules.

La ministre de l'Écologie avait mis en garde sur Twitter contre toute "décision intempestive" pour justifier, dans un premier temps, la fin de non recevoir opposée à la demande de la maire de Paris Anne Hidalgo sur la mise en place de ce dispositif.

@leLab_E1 pas raisonnable imposer si vite cette galère à la banlieue.Demander d'abord aux parisiens de prendre transports+bus électriques

— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) March 19, 2015

La circulation alternée consiste à n'autoriser que les véhicules dont le numéro de plaque est pair à circuler les jours pairs et inversement. Une telle mesure n'a été prise qu'à deux reprises, en octobre 1997 et en mars 2014. Après avoir essuyé un premier refus, Anne Hidalgo a demandé vendredi la mise en place pour la journée de samedi "de la circulation alternée et du contournement de l'Île-de-France par les poids lourds de transit".

Passe d'armes entre Duflot et Royal

Le premier refus de Ségolène Royal avait également irrité les écologistes. À la mi-journée vendredi, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le ministère de l'Écologie pour réclamer des mesures, à l'appel d'élus Europe Écologie-Les Verts et du Front de gauche

Certains n'ont pas hésité à critiquer vivement la ministre. "Ne pas mettre en place la circulation alternée c'est de l'inconscience écologique", avait estimé Cécile Duflot, l'ancienne dirigeante d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), vendredi sur Europe 1.

Sur son compte Twitter, Ségolène Royal a répondu aux critiques de l'ex-ministre du Logement du gouvernement Ayrault. "Qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle est élue pour le transport propre tous les jours ?", a-t-elle écrit. "Je sais bien qu'il y a des élections dans quelques jours, mais ce n'est pas une raison pour perdre son sang-froid", a-t-elle ajouté un peu plus tard au micro d'Europe 1.

Face à cette passe d'armes, le président François Hollande s'est exprimé, annonçant vendredi que le gouvernement prendrait "dès la fin de l'après-midi" des décisions sur la circulation alternée à Paris en fonction des prévisions.

Pour samedi, Airparif prévoit toujours un niveau soutenu de concentration de particules fines mais en-deçà du seuil d'alerte. L'organisme prévoit "un possible dépassement du seuil d'information" pour cette journée.

Le seuil d'information est dépassé lorsque la concentration en particules PM10 (diamètre de 10 microns) atteint 50 microgrammes par m3 d'air en moyenne sur 24 heures pour 10 % de la population d'un département de l'Île-de-France ou sur une zone de 100 km2, précise Airparif. Le seuil d'alerte est fixé à 80 microgrammes par m3 d'air. En Île-de-France, le seuil d'alerte a été dépassé mercredi et le seuil d'information jeudi.

Les particules fines sont un des principaux polluants de l'atmosphère, responsables de 42 000 morts prématurées chaque année en France, selon l'OMS.

Avec AFP et Reuters