
L'apport en électricité dans les foyers a considérablement diminué en Syrie, en guerre depuis quatre ans. Selon des ONG, 83 % des lumières - visibles depuis un satellite - ne fonctionnent plus. Alep est la ville la plus touchée par l'obscurité.
C’est un pays presque totalement plongé dans l’obscurité. Depuis le début du conflit, il y a quatre ans, la Syrie a perdu la grande majorité de ses lumières. Environ 83 % d'entre elles ne fonctionnent plus en raison de la guerre civile qui ravage le pays, a rapporté mercredi 11 mars la coalition #withSyria, qui ressemble 130 ONG. Ce chiffre a été établi par des scientifiques de l’université de Wuhan en Chine qui ont comparé les images satellites avant et après le conflit.
Half of Syria displaced by war. That's 11 million people. http://t.co/yZGTYseTMQ pic.twitter.com/AmOT1auEbC
— NYT Graphics (@nytgraphics) 12 Mars 2015La ville d'Alep, dans le Nord, est la plus touchée, avec 97 % de ses lumières éteintes la nuit. "La Syrie est entrée dans l'âge des ténèbres, littéralement et métaphoriquement", a expliqué l'ancien ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband, aujourd'hui président de l'International Rescue Committee, membre de la coalition #withSyria.
Sensibiliser la communauté internationale sur l'obscurité la nuit en Syrie
"Les données sur la lumière la nuit ne mentent jamais", a expliqué Xi Li, auteur de l'étude. "Davantage de lumières éteintes ça veut dire davantage de personnes déplacées (...), de destructions d'infrastructures et de coupures de courant"."Prises à 800 kilomètres au-dessus de la Terre, ces images nous aident à comprendre les souffrances et les craintes expérimentées par les Syriens ordinaires chaque jour", a-t-il ajouté.
La destruction des bâtiments n'est pas la seule raison de cette obscurité. La plupart des habitants n'allument plus non plus la lumière, le soir, pour ne pas être ciblés par des attaques aériennes. Cette guerre, qui a déjà fait plus de 200 000 morts, "fait revenir les efforts de paix et l'histoire de la guerre des siècles en arrière", a estimé David Miliband lors d'une conférence de presse téléphonique.
Les provinces de Damas, centre du pouvoir, et de Quneitra, près de la frontière israélienne, sont les deux exceptions de cette étude. Dans ces deux localités, respectivement 35 % et 47 % "seulement" des lumières se sont éteintes la nuit.
Avec AFP