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Jihad : un afflux "sans précédent" de combattants étrangers vers la Syrie

Quelque 20 000 combattants étrangers en provenance de 90 pays sont actuellement partis rejoindre les rangs jihadistes en Syrie, affirme l'administration américaine. Parmi eux, 3 400 sont des Occidentaux, 150 des Américains.

Ils n'ont jamais été si nombreux à partir rejoindre les rangs jihadistes, a déclaré mercredi 11 février l'administration américaine. Environ 20 000 combattants étrangers, en provenance de 90 pays, sont actuellement en Syrie ou en Irak. Ils n'étaient jusqu'à présent que 19 000, affirme Nicolas Rasmussen, le directeur du Centre national anti-terroriste (NCTC). Un rythme "sans précédent", affirme-t-il.

Le profil de ces combattants est très variable, mais "nous estimons qu'au moins 3 400 de ces combattants étrangers viennent de pays occidentaux, dont 150 Américains", a-t-il expliqué."La majorité" de ceux qui partent vont rejoindre les rangs du groupe jihadiste de l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak, a-t-il relevé. "Les tendances sont claires et inquiétantes".

Nicolas Rasmussen doit être entendu mercredi par la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants, mais la partie écrite de son témoignage a filtré dès mardi soir.

250 productions officielles de l'EI en ligne depuis janvier

La force de l'EI pour recruter de nouveaux aspirants jihadistes repose sur sa maîtrise des réseaux sociaux, relève Rasmussen. La capacité de propagande en ligne de l'EI "continue d'augmenter", avec près de "250 productions officielles de l'EI publiées en ligne" depuis le 1er janvier, a-t-il noté.

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L'EI diffuse des images terribles, comme celles des meurtres d'otages, mais elle offre aussi "des images bucoliques, familiales" de la vie sous son autorité, a poursuivi le directeur du NCTC. Le groupe jihadiste utilise souvent des références à la culture occidentale, comme des jeux vidéo, pour séduire des cibles cherchant des émotions fortes, ou des jeunes "en quête de réalisation d'eux-mêmes".

"You only die once"

L'EI a aussi su inventer des "mèmes", terme décrivant une idée simple destinée à se propager sur les réseaux sociaux comme : "On ne meurt qu'une fois - pourquoi ne pas choisir le martyre ?", résumé par l'acronyme YODO ("you die only once").

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Un responsable du département d'État américain avait indiqué récemment qu'un grand nombre d'étrangers figuraient parmi les combattants de l'EI tués à Kobané, la ville syrienne reconquise fin janvier par les forces kurdes après des mois d'une bataille acharnée.

Un rapport de la commission du Conseil de sécurité de l'ONU publié en novembre 2014 avait chiffré à 15 000 le nombre de combattants à avoir rejoint des organisations radicales comme l'organisation de l'EI, en provenance de 80 pays. "Je suis inquiet de notre capacité à combattre cette menace (extrémiste) à l'étranger, mais aussi chez nous", a déclaré dans un communiqué le président de la commission sur la Sécurité intérieure de la chambre, Michael McCaul.

Avec AFP