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Marie-Thérèse, veuve d’Houphouët-Boigny : "On m’a volé vingt ans de ma vie"

Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, la veuve du père de l’indépendance et premier président de la Côte d’Ivoire, raconte dans un entretien au journal "Le Monde" sa bataille juridique pour récupérer une partie de l’héritage de son mari.

On la surnommait la "Jackie Kennedy noire" pour son opulence et sa luxueuse beauté. Aujourd’hui, c’est dans le village de Bossey (Haute-Savoie), en France, que la veuve de Félix Houphouët-Boigny tente de regagner ses lettres de noblesse.

Dans une interview publiée dans "Le Monde", Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, la deuxième femme du président, mais première "première dame" de Côte d’Ivoire, revient sur l’évaporation de la fortune de son mari dont elle pensait hériter. Un capital évalué à près de 100 millions d’euros et partagé entre les sept héritiers de la première compagne de l’ancien président ivoirien (de 1960 à 1993).

"Votre belle-fille a déjà tout pris"

Officiellement, aucun testament de Houphouët-Boigny n’a encore fait surface. Les quatre enfants de l’ancien président se basent donc sur un "legs verbal" entériné avec l’accord Henri Konan Bédié, son successeur à la présidence ivoirienne.

Marie-Thérèse Houphouët-Boigny raconte plusieurs anecdotes, et notamment celle de sa rencontre avec un banquier suisse d’UBS, une des banques où le président avait un compte, un mois après la mort de son mari. "[Il m’a dit] au lieu de passer votre temps à des funérailles, vous auriez dû vous précipiter ici comme les autres : votre belle-fille a déjà tout pris."

Quatre millions d'euros évaporés dans la nature

La veuve du "Vieux" (comme Félix Houphouët-Boigny était surnommé) détaille les biens patrimoniaux de l’héritage comme des meubles ou des tableaux vendus chez Sotheby’s censés financer un hôpital moderne à Yamoussoukro. Sur cette somme estimée à 21 millions d’euros, Marie-Thérèse Houphouët-Boigny est persuadée qu’au moins 4 millions ont été détournés.

Les plaintes déposées contre X il y a une dizaine d’années par l’ex-première dame au Tribunal de grande instance de Paris contre des notaires français et ivoiriens, ainsi que contre l’ancien directeur du protocole de son mari, n’ont pour l’instant pas abouti. 

En revanche, elle devrait être entendue en février par le parquet suisse, à la suite d’une plainte qu’elle a déposée contre la banque UBS. Vingt-ans après le décès de son mari, celle qui affirme toucher "1 700 euros [mensuels] versés par l’Assemblée nationale" n’hésite pas à dire : "Ils m’ont volé vingt ans de ma vie […] tout est à régler, c’est comme si le président venait de mourir."

>> Pour lire l'article du journal "Le Monde.fr" : Marie-Thérèse à la poursuite des millions disparus d'Houphouët-Boigny"