
Terre d'accueil pour des milliers de demandeurs d'asile en provenance de Syrie et d'Irak, la Suède fait face à une montée de l'islamophobie. Les partis politiques traditionnels tentent d'enrayer cette vague d'intolérance, tandis que les imams lancent des messages contre l'extrémisme et pour l'intégration.
Le Conseil des droits de l'Homme (CDH) des Nations unies a exprimé ses inquiétudes concernant la hausse des crimes de haine en Suède, un pays pourtant considéré comme parmi les plus tolérants au monde. Après plusieurs attaques contre des mosquées, Stockholm planche désormais sur une stratégie pour enrayer l'islamophobie grandissante. Les formations politiques traditionnelles ont crée une alliance pour tenter d'isoler les Démocrates suédois (SD), le principal parti anti-immigration qui est opposé à l'accueil de 100 000 demandeurs d'asile supplémentaires en provenance de Syrie et d'Irak.
Seulement, les SD sont de plus en plus populaires et certains musulmans craignent pour leur sécurité. "Nous avons besoin du soutien du gouvernement, nous aimerions qu'il s'engage et soutienne nos projets et nos idées, et qu'il assure aussi notre protection, affirme Samir Muric, imam de la mosquée d'Eslov, dans le sud de la Suède. Il faut garantir notre sécurité, parce que lorsqu'on s'exprime publiquement et que l'on condamne ces gens-là, on devient une cible."
Un reportage de Malcolm Brabant et Anne Mailliet.