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L'organisation de l'État islamique a libéré, samedi, plus de 200 détenus yazidis qu'elle détenait en captivité depuis plusieurs mois dans le nord de l'Irak. Il s'agit pour l'essentiel de personnes âgées, malades ou handicapées.

Plus de 200 Irakiens de la minorité yazidie ont été libérés, samedi 17 janvier, par l’organisation de l’État islamique (EI) dans le nord de l'Irak. Il s'agit pour l'essentiel de captifs souffrant de troubles physiques ou mentaux après des mois passés aux mains des jihadistes.

"L'EI a dû décider qu'il ne pouvait plus nourrir et surveiller [ces personnes]. Ils étaient devenus un fardeau", estime Khodr Domli, un militant des droits des Yazidis au centre de santé où les ex-otages ont été conduits.

Cette libération "d'otages" est la plus importante concédée par le groupe extrémiste sunnite responsable d'atrocités, ont indiqué des responsables irakiens, s'avouant surpris par cette décision prise, selon eux, sans aucune coordination avec les autorités.

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L'air épuisé et perdu, les Yazidis libérés, certains en chaise roulante, d'autres appuyés sur des bâtons de bois, ont été conduits dans un centre de soin sur la route menant de Kirkouk à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.

"C'était tellement dur... pas seulement à cause du manque de nourriture, mais aussi parce que nous avons été longtemps inquiets", raconte l'un d'eux, un vieil homme assis dans un fauteuil roulant, une écharpe rouge et blanche nouée autour du cou.

"Certains sont blessés, certains sont handicapés"

"Ces hommes et ces femmes étaient retenus à Mossoul", deuxième ville d'Irak prise en juin par l'EI, a affirmé Khodr Domli, précisant que 196 d'entre eux avaient été identifiés. Plusieurs rescapés ont toutefois raconté avoir été retenus près de Mossoul.

Les jihadistes les ont libérés sur le front, au sud-ouest de la ville de Kirkouk, où des peshmerga, les combattants kurdes irakiens, sont venus les accueillir pour les conduire au centre de soins dans la localité de Altun Kopri.

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La minorité yazidie, considérée comme hérétique par l'EI, a été particulièrement visée par les exactions du groupe extrémiste qui a conquis des pans entiers du territoire irakien, notamment les alentours du mont Sinjar (nord), fief des Yazidis.

Les jihadistes y ont enlevé des centaines sinon des milliers de femmes, vendues comme épouses pour des combattants jihadistes ou réduites à l'esclavage sexuel, selon Amnesty International. Plusieurs se sont suicidées pour échapper à ce destin.

Avec AFP