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Le président Zuma nomme Pravin Gordhan aux Finances

L'artisan du décollage économique de l'Afrique du Sud, Trevor Manuel, quitte le ministère des Finances. Il est remplacé par Pravin Gordhan, auparavant en charge des services fiscaux. L'Afrique du Sud vient d'entrer en récession.

REUTERS - Le nouveau président sud-africain Jacob Zuma a dévoilé dimanche la composition de son premier gouvernement, marqué par le départ des Finances de Trevor Manuel, à ce poste depuis 1996.

Ce métis, très apprécié des milieux économiques pour sa rigueur et sa modération, se voit toutefois confier un nouveau grand ministère de la Plannification économique.

Il est remplacé par Pravin Gordhan, qui dirigeait jusqu'ici les services fiscaux dont il a considérablement amélioré l'efficacité.

Ces deux nominations devraient être bien accueillies par les investisseurs et les opérateurs économiques en Afrique du Sud, première économie du continent qui est entrée pour la première fois depuis 17 ans en récession.

Jacob Zuma, qui a prêté serment la veille après la large victoire du Congrès national africain aux élections législatives du 22 avril, a par ailleurs choisi son prédécesseur, Kgalema Motlanthe, pour occuper le poste de vice-président de l'Union sud-africaine.

La décision de conserver Trevor Manuel - promu, selon l'expression employée par Jacob Zuma, à la tête d'"une structure très puissante" - au coeur du processus décisionnel en matière de politique économique devrait, estiment les observateurs, rassurer et faire plaisir aux investisseurs.


Equilibre

Le chef de l'Etat, allié politique de longue date de la confédération syndicale Cosatu et du Parti communiste sud-africain (SACP), a déclaré s'attendre à une réaction positive quant au choix de son successeur aux Finances.

"Je ne crois pas à un accident mais, comme on dit, qui peut prédire la réaction des marchés ?", a commenté le quatrième président de l'Afrique du Sud de l'ère post-apartheid.

Lors de son discours d'investiture samedi, Jacob Zuma avait déclaré que ses compatriotes devaient admettre que le pays traversait des temps difficiles dans le domaine économique. Il les avait aussi prévenus que la crise mondiale du crédit ne les épargnerait pas.

Autodidacte formé dans les bagnes du régime d'apartheid en compagnie de Nelson Mandela, le nouveau président devait résoudre une équation délicate à l'occasion de son premier gouvernement - trouver un équilibre entre les intérêts des syndicats et des communistes, et ceux des marchés et des milieux d'affaires qui redoutent un coup de barre à gauche.

Trevor Manuel, qui a présidé à une décennie de prospérité et de croissance, était très respecté des opérateurs économiques notamment pour sa rigueur en matière de dépenses publiques.