logo

Cuba libère 53 prisonniers politiques à la demande de Washington

Washington a indiqué lundi que 53 prisonniers politiques emprisonnés à Cuba ont bien été libérés ces derniers jours. Ces libérations étaient attendues depuis l'annonce d'un rapprochement entre les États-Unis et Cuba, le 17 décembre.

Les États-Unis ont annoncé, lundi 12 janvier, la libération par les autorités cubaines des 53 prisonniers politiques dont la remise en liberté avait été demandée par Washington dans le cadre de l'amorce d'un rapprochement diplomatique entre les deux pays.

À La Havane, la dissidence s'est félicitée de ces libérations, même si elle n'était pas immédiatement en mesure de les confirmer. De leur côté, gouvernement cubain et médias d'État gardaient encore une fois le silence sur le sujet lundi.

À Washington, le département d'État américain a annoncé à la presse que le gouvernement cubain avait indiqué aux États-Unis avoir "bouclé la remise en liberté des 53 prisonniers politiques qu'il s'était engagé à libérer".

"Nous saluons cette nouvelle très positive et sommes satisfaits que le gouvernement cubain ait respecté son engagement", s'est félicitée la porte-parole de la diplomatie américaine Marie Harf, sans toutefois dévoiler l'identité des personnes libérées.

Mais elle a précisé que la liste des noms avait été "partagée" avec les dirigeants du Congrès, avec les commissions des Affaires étrangères du Sénat et de la Chambre des représentants. Mme Harf a encouragé le Congrès à rendre publics les noms des personnes libérées.

Un "pas positif"

La semaine dernière, la diplomatie américaine avait déjà confirmé la libération de certains prisonniers, sortis au compte-gouttes des prisons cubaines ces derniers jours selon la dissidence.

"Ces libérations, survenues en un temps record, me semblent constituer un pas positif", a réagi lundi le dissident Manuel Cuesta Morua.

"Elles constituent un signal indiquant que le gouvernement cubain est sérieusement engagé dans la normalisation de ses relations avec les États-Unis (...) et qu'il semble comprendre que ce processus passe par le thème des droits de l'homme", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.

La Commission cubaine des droits de l'Homme (CCDH), organisation interdite mais tolérée, a indiqué à l'AFP qu'elle multipliait les contacts avec les familles de prisonniers à travers le pays pour tenter de confirmer ces libérations. Son dernier décompte faisait état d'une quarantaine de libérations.

Ces prisonniers figurent sur une liste soumise aux autorités cubaines par Washington et dont le contenu n'a jamais été révélé.

Des pourparlers à La Havane

L'Église catholique cubaine, qui s'est imposée depuis quelques années comme l'unique interlocuteur politique du régime communiste cubain en l'absence de toute opposition légale, s'est aussi félicitée de ces libérations tout en affichant sa prudence sur les chiffres annoncés.

"Cela fait toujours plaisir, mais il faudra attendre que tout cela se confirme officiellement", a déclaré à l'AFP Orlando Marquez, porte-parole de l'archevêché.

"En cas de confirmation, cela indique que le processus de négociation (...) est déjà en marche et cela illustre la volonté manifeste des deux gouvernements (...) d'avancer vers une normalisation de leurs relations qui sera bénéfique pour tous", a-t-il poursuivi.

Cette annonce de Washington survient deux semaines après que le département d'État se fut déclaré "profondément préoccupé" par l'arrestation d'une cinquantaine de dissidents, le 30 décembre 2014. Les forces de l'ordre cubaines souhaitaient visiblement empêcher la tenue d'une tribune publique que projetait d'organiser à La Havane l'artiste Tania Bruguera. Tous les prisonniers ont été libérés quelques heures après leur détention ou le lendemain, y compris Mme Bruguera, selon la CCDH.

Les premiers entretiens officiels américano-cubains pour poser les bases du rapprochement auront lieu les 21 et 22 janvier à La Havane, en présence de la secrétaire d'État adjointe pour l'Amérique latine, Roberta Jacobson. Les deux gouvernements doivent notamment discuter de la réouverture de leurs ambassades, même s'ils possèdent déjà depuis 1977 des sections d'intérêts dans leurs capitales respectives.

Avec AFP

-------------------------------------------------------------------

Quand Fidel Castro écrit à Maradona pour démentir sa mort

L'ex-président cubain Fidel Castro, dont l'état de santé faisait l'objet de rumeurs récurrentes ces dernières semaines, a envoyé une lettre à l'ex-star du football Diego Maradona, qui participe à des émissions TV sur l'île communiste. "Fidel envoie à Diego Armando Maradona une lettre qui vient démentir sa supposée mort", a annoncé la chaîne vénézuélienne Telesur, diffusée sur le réseau hertzien cubain.

Telesur a diffusé des photos de l'ex-footballeur argentin en train de lire cette lettre de quatre pages qui porte la signature de l'ancien chef d'État de 88 ans, mais n'a pas révélé son contenu. Cette lettre dactylographiée est datée du 11 janvier à 19H25, selon une des photos diffusées par la chaîne