
Quatre otages ont été tuées dans l'attaque d'un supermarché casher, vendredi après-midi porte de Vincennes, à Paris. Le preneur d'otage, Amedy Coulibaly, également auteur de la fusillade à Montrouge, a été tué durant l'assaut.
Cinq personnes ont été tuées à l'issue d'une prise d'otages, vendredi 9 janvier, dans une épicerie casher porte de Vincennes à Paris, dont le preneur d'otages Amedy Coulibaly, tué par les forces de l'ordre, a confirmé le président français François Hollande vendredi soir.
Quatre otages ont été "vraisemblablement" tués lors d'une fusillade survenue au début de la prise d'otages en milieu de journée, selon le procureur de la République de Paris. Sept personnes, dont trois policiers, ont par ailleurs été blessées. Samedi 10 janvier, le CRIF a révélé le nom des quatre victimes : Yoav Hattab, Philippe Braham, Yohan Cohen et François-Michel Saada.
Les investigations se poursuivent afin de déterminer si le preneur d'otages a agi seul.
Quelques minutes après l'assaut donné à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), dans lequel les deux auteurs de l'attentat de "Charlie Hebdo", Saïd et Chérif Kouachi, ont été tués, les forces de l'ordre ont investi le supermarché casher dans lequel a eu lieu la prise d'otages.
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C'est grâce à un téléphone mal raccroché que les forces de l'ordre ont décidé de donner l'assaut porte de Vincennes, rapporte BFMTV. Le preneur d'otages, Amedy Coulibaly, meurtrier présumé d'une policière municipale à Montrouge, aurait en effet mal raccroché son téléphone, ce qui aurait permis aux forces de l'ordre d'entendre l'homme prononcer des prières et décider de mener l'assaut. Coulibaly a par ailleurs affirmé à BFMTV, durant la prise d’otages, qu’il appartenait à l’organisation de l’État islamique et qu’il s’était "synchronisé" avec les tueurs de "Charlie Hebdo".
"C'est le tireur de Montrouge"
Lancé peu avant 17 h 15, l’assaut a débuté par des détonations et des flashs de lumière, plusieurs dizaines de policiers se sont ensuite précipités à l'intérieur de la supérette HyperCacher, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une demi-douzaine d'otages ont pu sortir et ont été abrités par les policiers derrière un fourgon blindé noir de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). On a vu également un enfant visiblement indemne dans les bras d'un policier.
Plusieurs ambulances ont ensuite quitté les lieux sirènes hurlantes. Un brancard été sorti d'une ambulance et dirigé à l'intérieur de la supérette.
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Un homme, soupçonné d'être l'auteur de la fusillade de Montrouge (Hauts-de-Seine) au cours de laquelle une policière municipale de 26 ans avait été tuée et un agent municipal grièvement blessé jeudi, a fait irruption vers 13 h dans cette supérette, armé de deux fusils-mitrailleurs et a ouvert le feu, ont ajouté ces mêmes sources. "C'est le tireur de Montrouge", a affirmé l'une d’entre elles.
La police avait lancé dans l'après-midi un appel à témoins avec les photos d'Amedy Coulibaly, 32 ans, et Hayat Boumeddiene, jeune femme de 26 ans.
Coulibaly en lien avec Chérif Kouachi
Amedy Coulibaly a été condamné à cinq ans de prison en décembre 2013 dans le dossier du projet d'évasion de l'islamiste Smaïn Aït-Belkacem. Ce dernier, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), a été condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en octobre 1995 à Paris (30 blessés).
Coulibaly connaissait Chérif Kouachi, l'un des deux frères soupçonnés d'être les auteurs de l'attentat contre "Charlie Hebdo" qui a fait douze morts mercredi. Saïd Kouachi était sans doute allé au Yémen en 2011, selon plusieurs sources.
Par ailleurs, Amedy Coulibaly a passé plusieurs coups de téléphone, dont certains à des proches en leur demandant d'aller attaquer notamment des commissariats, a-t-on appris de source proche du dossier. "Il a demandé à ses potes d'aller attaquer différentes cibles, et notamment des commissariats de banlieue parisienne", a assuré cette source.
Le preneur d'otages avait également des explosifs "dans un ou plusieurs sacs" qu'il avait apportés dans le supermarché casher. "Il avait pas mal d'explosifs avec lui", a précisé une source proche du dossier à l'AFP, qui a ajouté que Coulibaly avait aussi tenté de piéger l'une des portes du magasin, "mais il n'avait pas relié les explosifs".
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Le quartier de la porte de Vincennes avait été bouclé par les forces de l'ordre et survolé par un hélicoptère, le boulevard périphérique fermé dans les deux sens de circulation à hauteur de la porte de Vincennes. Le président du Consistoire de France, Joël Mergui, s'était rendu sur place.
Deux interpellations avaient eu lieu vendredi matin dans "l'entourage très proche" du tireur présumé de Montrouge, selon des sources proches du dossier. Ces opérations qui s'étaient déroulées dans le quartier réputé sensible de la Grande Borne à Grigny "concernent le cadre familial de l'individu recherché", avait précisé à l'AFP le maire de Grigny, Philippe Rio.
Avec AFP