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Fusillade de Montrouge : le tireur a été identifié par la police

L’homme qui a tué une policière à Montrouge a été identifié vendredi par la police, qui a procédé à deux interpellations dans l’entourage du suspect. La fusillade avait fait un mort, au lendemain de l’attentat contre "Charlie Hebdo".

La police a annoncé vendredi 9 janvier avoir identifié le tireur qui a abattu une policière de 26 ans lors d’une fusillade à Montrouge la veille. Deux personnes de l’entourage du suspect ont ainsi été interpellées vendredi matin, ont assuré des sources policières à l’AFP.

"Le suspect a été identifié. Deux interpellations ont eu lieu dans son entourage très proche", selon ces sources. L'enquête sur la fusillade, qui a fait un mort et un blessé grave jeudi matin dans cette commune des Hauts-de-Seine, "avance", avait assuré un peu plus tôt le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, sans donner plus de précisions.

Au moment des faits, peu après 8 h, le tireur était porteur d'un gilet pare-balles, d'une arme de poing et d'un fusil mitrailleur. Il s'est enfui à bord d'une Clio retrouvée dans la matinée à Arcueil (Val-de-Marne).

À Montrouge, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) a mené vers 11 h une opération dans une chambre d'hôtel située près du lieu de la fusillade, "qui s'est révélée infructueuse", selon une source policière. La trace de l'agresseur présumé "a été perdue" dans le quartier d'affaires de La Défense.

La section antiterroriste du parquet de Paris est saisie. La sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sont en charge de l'enquête.

Un agent de la voirie a été grièvement blessé dans la fusillade et une policière martiniquaise, originaire de Sainte-Marie, célibataire et sans enfant, a été tuée.

Clarissa Jean-Philippe était "très motivée, très enthousiaste et désireuse de réussir", a confié un responsable de la mission où elle avait suivi en 2008 une formation d'agent de sécurité. Elle était partie pour la métropole en 2013 avant de rejoindre la police municipale comme stagiaire.

"Violence aveugle"

"Gratitude à toutes les forces de l'ordre qui protègent notre liberté", a réagi le Premier ministre Manuel Valls sur Twitter. "Elle a été froidement abattue dans l'exercice de sa mission de protection des citoyens, victime d'un déchaînement de violence aveugle", a dénoncé la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin.

La policière municipale tombée ce matin fait l'honneur de la Nation. Gratitude à toutes les forces de l'ordre qui protègent notre liberté.MV

— Manuel Valls (@manuelvalls) 8 Janvier 2015

La fonctionnaire portait un gilet pare-balles mais n'était pas armée, ce qu'a déploré le Syndicat national des policiers municipaux, "choqué" que des agents "qui représentent de réelles cibles (...) n'aient, pour se protéger ou pour assurer la sécurité les citoyens français, qu'un simple stylo, voire une bombe lacrymogène".
Les représentants des syndicats de policiers municipaux seront reçus "très prochainement (...) pour étudier avec eux toutes les questions liées à la sécurité des agents", a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. "Les policiers municipaux bénéficient des mêmes mesures de renforcement de leur sécurité que les autres forces de sécurité, policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers", rappelle-t-on place Beauvau.
"À ce stade", il n'y a pas de lien entre cette fusillade et l'attentat contre "Charlie Hebdo", dans lequel douze personnes ont trouvé la mort mercredi, selon les autorités.

Vers 7 h 50 jeudi, un accident de la circulation s'est produit, impliquant deux véhicules. Police municipale et voirie sont appelées sur les lieux. Peu après 8 h, des coups de feu éclatent. La policière est touchée à la gorge et un agent de la voirie grièvement blessé.

C'était "une scène de panique", a relaté un habitant de la rue, Ahmed Sassi, 38 ans, réveillé par "deux détonations". Depuis la fenêtre de sa cuisine, il raconte avoir vu un fonctionnaire de police "debout dans la rue. Un homme en habit sombre lui a tiré dessus à bout portant, tout en continuant à courir".

Avec AFP