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Washington reconduit ses sanctions contre Damas

Washington a renouvelé vendredi ses sanctions contre la Syrie, estimant qu'elle soutient le terrorisme, mène des programmes en vue de se doter d'armes de destruction massive et sape les efforts en vue de reconstruire l'Irak.

AFP - Le président américain Barack Obama a renouvelé les sanctions contre la Syrie, soupçonnée de soutenir les mouvements extrémistes dans la région, selon un document rendu public vendredi par la Maison Blanche.

Le document, signé par le président américain le 7 mai, prolonge les sanctions contre la Syrie, accusée de "soutenir le terrorisme, poursuivre des programmes d'armes de destruction massive et de missiles et saper les efforts des Etats-Unis et de la communauté internationale" pour reconstruire l'Irak voisin.

Pour ces raisons, ajoute le document, "la Syrie continue de constituer une menace exceptionnelle pour la sécurité nationale, la politique étrangère et l'économie des Etats-Unis".

"Le président (Barack Obama) a estimé qu'il était nécessaire de prendre ces mesures. Il ne s'agit pas de nouvelles sanctions", avait expliqué plus tôt dans la journée un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood, alors que Washington tente par ailleurs un rapprochement avec Damas.

"Je pense que cela montre que nous avons toujours de graves inquiétudes au sujet de l'attitude de la Syrie et de ses agissements dans le monde", avait ajouté le porte-parole.

"Nous avons déjà dit notre inquiétude concernant ce que fait la Syrie en Irak, son soutien aux groupes terroristes. Nous avons encouragé les Syriens à jouer un rôle positif au Moyen Orient", a dit M. Wood, ajoutant que les Etats-Unis sont "disposés à entamer un dialogue pour évoquer nos inquiétudes, mais aussi celles que (les Syriens) peuvent avoir".

"Mais ce n'est pas un mystère. Nous avons de graves problèmes avec le gouvernement syrien. Et nous espérons pouvoir résoudre ces divergences, mais la balle est principalement dans le camp syrien", a poursuivi le porte-parole.

Les Etats-Unis accusent la Syrie et son allié iranien de fournir un soutien matériel au Hamas et au Hezbollah dans leur conflit contre Israël.

Ils accusent également Damas de fermer les yeux sur l'entrée de militants extrémistes en Irak depuis sa frontière, et l'Iran de leur fournir un soutien matériel.

Ce renouvellement des sanctions intervient alors que les Etats-Unis tentent d'améliorer leurs relations diplomatiques avec Damas. Le secrétaire d'Etat adjoint par intérim pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman, était à Damas jeudi, son deuxième déplacement en deux mois dans la capitale syrienne.

Il a qualifié de "constructif" son entretien avec le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, malgré des "divergences sur des points importants".

Les Etats-Unis avaient imposé en 2004 des sanctions économiques à Damas, Washington accusant la Syrie de soutenir des organisations "terroristes". Ces sanctions ont été étendues en 2006 puis renforcées l'année suivante. Elles ont à nouveau été renouvelées l'an dernier, bloquant l'export de produits autres qu'alimentaires ou médicaux et gelant des avoirs syriens aux Etats-Unis.

Les relations entre Washington et Damas sont tendues depuis l'invasion américaine de l'Irak en 2003 et l'assassinat du dirigeant libanais Rafic Hariri en 2005, pour lequel le régime syrien a été pointé du doigt.

Washington avait rappelé son ambassadeur en février 2005 au lendemain de cet assassinat et les Etats-Unis n'ont toujours pas pris de décision concernant la nomination d'un nouvel ambassadeur à Damas.