La victoire du Premier ministre sortant Shinzo Abe semble assurée lors des élections législatives de dimanche. Il a présenté ce scrutin comme un référendum sur sa politique économique, qui ne semble pourtant pas avoir réussi au Japon, en récession.
Shinzo Abe l’a déclaré : les élections législatives de dimanche 14 décembre - dont il sortira sans doute vainqueur - constitueront un scrutin sur sa politique économique. Alors que le Japon est tombé en récession, le Premier ministre nippon n'a pas hésité à faire campagne sur les thèmes de la relance de la consommation et de la lutte contre la déflation.
Son parti, le Parti Libéral Démocrate s’est même donné comme slogan : "Relancer l’économie, il n’y a que ça à faire”. Mais il a soigneusement évité le sujet sensible qu'est la dette publique. Celle-ci devrait atteindre 245 % du produit intérieur brut (PIB) cette année, un record parmi les pays développés.
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Pendant sa campagne, Shinzo Abe a assuré que les "trois flèches" de sa politique restaient d'actualité, à savoir la relance, l'assouplissement monétaire et les réformes.
L’une des premières mesures de Shinzo Abe après les élections pourrait être un plan d'aides publiques à l'achat de certains biens et services pour les plus bas revenus. Les Japonais font en effet face à une hausse des prix des produits alimentaires et de l’électricité avec des salaires qui stagnent.
Risque d'une "dépression inflationniste"
Mais le programme du Parti libéral-démocrate (PLD), s'il met l'accent sur la relance économique et l'assainissement budgétaire, n'évoque aucune réforme structurelle. Une erreur pour beaucoup d'observateurs, qui estiment que pour enrayer la progression de la dette, Tokyo doit réformer en profondeur l'économie.
"Le résultat de tout cela pourrait être une dépression inflationniste", résume Arne Espe, vice-président de la gestion des fonds mutuels chez l'assureur USAA. Le yen, la monnaie japonaise, a d'ailleurs déjà perdu environ un tiers de sa valeur en deux ans, tombant à 120 pour un dollar.
Avec Reuters