Le ministre de la Défense français s'est rendu en Inde, mardi, dans le but d'arriver au terme des négociations avec son homologue indien sur la vente de 126 avions de chasse Rafale pour un montant d'environ 12 milliards d'euros.
Les négociations avec l'Inde sur un contrat d'environ 15 milliards de dollars (12 milliards d'euros) portant sur 126 avions de chasse Rafale, fabriqués par Dassault Aviation, sont "sur le point d'aboutir", a-t-on déclaré, mardi 2 décembre, dans l'entourage du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Dassault Aviation, qui n'a pas réussi à vendre le Rafale à l'étranger depuis son lancement en 1989, est en négociation exclusive avec l'Inde depuis près de trois ans. Les discussions ont été freinées par des désaccords sur les coûts et le partage du travail.
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"Les Indiens et nous voulons conclure rapidement, et les deux ministres [de la Défense, NDLR] ont décidé d'accélérer la négociation pour régler les derniers points en suspens", a-t-on ajouté dans l'entourage du ministre.
Interrogé en marge d'un déplacement à l'Institut national du sport français (Insep) à Paris, François Hollande s'est toutefois dit "prudent" et a souhaité que les négociations se poursuivent dans la discrétion.
"Il faut être toujours prudent sur ces contrats. Le travail se fait. Et lorsqu'il sera conclu, nous pourrons parler", a dit le chef de l'État. "Jusqu'à présent, le silence est plutôt la bonne méthode. Et il y a du bon travail qui a été engagé", a-t-il ajouté.
Tout désaccord sera résolu de manière accélérée
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rencontré lundi pour la première fois son nouvel homologue indien, Manohar Parrikar, pour discuter notamment de ce contrat crucial pour Dassault mais dont la conclusion a plusieurs fois été reportée.
"Tous les sujets ont été évoqués, y compris le Rafale. Il a été décidé que tout désaccord serait résolu de manière accélérée", a confié un porte-parole du ministère indien de la Défense à l'AFP.
L'Inde est entrée en négociations exclusives avec Dassault en janvier 2012 pour l'achat de 126 Rafale, dont 18 fabriqués en France puis 108 sous licence en Inde, mais ces discussions ne sont toujours pas conclues.
"Les négociations se déroulent bien. Pour un projet de cette taille et de cette complexité, qui implique le transfert de nombreux savoir-faire à des partenaires industriels en Inde, le rythme est comparable à celui d'autres négociations", a déclaré de son côté Jean-Yves Le Drian au quotidien "Pioneer".
"Les deux gouvernements partagent la volonté de les conclure et ceci est bien sûr, essentiel", a-t-il ajouté. "Plus vite le contrat sera finalisé et signé, plus vite les avions pourront sortir des lignes des sites de production en Inde".
Un complexe partage de technologies
Le contrat du Rafale, estimé à environ 12 milliards de dollars, implique un complexe partage de technologies et selon la presse indienne, les discussions achoppent actuellement sur la question des responsabilités (délais, dommages..) pour les appareils produits en Inde.
La fabrication des avions sous licence sera pilotée par le groupe public indien Hindustan Aeronautics Limited (HAL). "HAL possèdera la technologie complète et la licence pour fabriquer des appareils supplémentaires qui, en outre, pourraient être exportés", a souligné le ministre français.
Les concurrents du Rafale sont aux aguets en cas d'échec des négociations en Inde, la Grande-Bretagne ayant ainsi récemment indiqué que l'offre de vente de l'Eurofighter était toujours sur la table. L'armée indienne a cependant toujours souligné qu'une telle éventualité était exclue.
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Le ministre français a également mis en avant le fait que tous les contrats de défense négociés entre la France et l'Inde "contribueront à développer le programme ‘Make in India’ dans le secteur de la défense".
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a lancé cette initiative afin d'attirer les investisseurs industriels étrangers pour qu'ils produisent en Inde, actuellement premier importateur mondial d’armes conventionnelles.
Le ministre français a aussi vanté les atouts des missiles sol-air (SRSAM) du missilier européen MBDA, pour lesquels "le contrat est prêt pour la signature depuis mars 2012", a-t-il rappelé. Ces missiles "seront fabriqués entièrement en Inde, de façon autonome" puisqu'ils sont co-développés et produits avec l'indien Bharat Dynamics Ltd (BDL).
Avec AFP et Reuters