L’essai clinique du premier vaccin expérimental contre Ebola a démontré, mercredi 26 novembre, que l’injection était bien tolérée et déclenchait une bonne réponse immunitaire. Il ne s’agit que des premiers résultats de cet essai mais ils sont, pour le moins, prometteurs.

"L'étendue sans précédent de l'épidémie actuelle d'Ebola en Afrique de l'Ouest a conduit à une intensification des efforts pour mettre au point des vaccins sûrs et efficaces. Ils pourraient permettre d'arrêter cette flambée et jouer un rôle clé pour prévenir de futures grandes épidémies", souligne le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut des allergies et des maladies infectieuses (Niaid).

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L’Institut souhaite à présent mener des essais sur "un plus grand nombre de personnes", afin d’"établir l’efficacité [du vaccin] pour empêcher l’infection par le virus Ebola". Les essais cliniques de phase 2 et 3 pourraient donc être menés en Afrique de l’Ouest en 2015. Le Niaid a déclaré avoir à ce sujet des discussions avancées avec les responsables du Liberia et d'autres pays touchés.

Actuellement, le vaccin ChAd3, co-développé avec le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), n’a été testé que sur 20 individus volontaires et en bonne santé dans la clinique des Instituts nationaux de la santé (NIH).

Le vaccin contient des éléments génétiques provenant de deux souches du virus Ebola - Soudan et Zaïre (RD Congo) - qui sont acheminés par un adénovirus responsable du rhume chez les chimpanzés, un agent inoffensif pour l'homme.

Protection immunitaire

Initialement testé avec succès sur des singes, le vaccin avait permis de révéler une réponse des lymphocytes T, dont des cellules T CD8 qui semblent avoir joué un rôle clé dans leur protection immunitaire contre Ebola.

Parmi les anticorps produits par les 20 volontaires dans les quatre semaines qui ont suivi leur vaccination, les chercheurs ont notamment retrouvé ces lymphocytes T. "L'ampleur et la qualité de la réponse des cellules T CD8 observées dans cet essai clinique sont similaires à celles constatées chez les primates", souligne Julie Ledgerwood, du NIAID, qui a dirigé l'essai clinique.

Aucun effet secondaire n’a été observé chez les 20 volontaires, seuls deux participants parmi ceux ayant reçu la plus forte dose ont brièvement eu de la fièvre.

Outre ce vaccin ChAd3, un vaccin développé par l'agence de santé publique du Canada (rVSV) fait aussi l'objet d'un essai clinique de phase 1 par le Niaid, dont les résultats sont attendus d'ici la fin décembre.

La phase 1 des essais du vaccin ChAd3 est également en cours au Royaume-Uni et fera l'objet d'un essai clinique sur des adultes à Lausanne (Suisse) pour le compte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'épidémie d'Ebola a fait au moins 5 459 morts, sur 15 351 cas recensés, dont environ la moitié au Liberia, selon le dernier bilan de l'OMS.

Avec AFP