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Michel Kafando officiellement au pouvoir, le nouveau gouvernement attendu

Le nouveau président intérimaire du Burkina Faso, Michel Kafando, a prêté serment vendredi, promettant de solder les comptes de l’ère Compaoré. Son Premier ministre, le lieutenant colonel Zida, doit annoncer aujourd’hui son nouveau gouvernement.

Le pouvoir a officiellement changé de mains au Burkina Faso. Trois semaines après la chute de Blaise Compaoré, Michel Kafando a été officiellement investi président intérimaire, vendredi. Le lieutenant-colonel Isaac Zida lui a remis le drapeau national lors d’une cérémonie au Palais des sports de Ouagadougou.

Michel Kafando, profil de technocrate et nature plutôt réservée, s’est engagé à sanctionner les dérives du régime de Blaise Compaoré. Dénonçant un régime gangréné par "l'injustice", la "gabegie", la "corruption", il a averti : "Avec ceux qui ont méprisé cette justice et qui pensent qu'ils peuvent dilapider impunément les deniers publics, nous réglerons bientôt les comptes".
Il a envoyé un autre signal fort en annonçant des investigations pour identifier le corps du président Thomas Sankara, tué lors du putsch qui porta au pouvoir en 1987 Blaise Compaoré. La famille Sankara demande depuis 1997 l'exhumation du corps de ce héros national, icône du panafricanisme qualifiée de "Che africain", pour vérifier que le corps enterré est bien le sien, ce que la justice burkinabè n'a jamais accepté.

Michel Kafando va diriger le pays pour une période de transition d’un an, qui se concluera par des élections présidentielle et législatives en novembre 2015. Il avait été nommé lundi après deux semaines de tractations au pas de charge, menées par une armée qui, sous pression internationale, avait affiché sa volonté de laisser les commandes aux civils.
Nouveau gouvernement attendu ce samedi
Le lieutenant-colonel Isaac Zida, homme fort du pays depuis la chute de Compaoré, a lui été nommé mercredi Premier ministre. Il doit annoncer la composition de son gouvernement ce samedi 22 novembre.
"La composition de son gouvernement sera révélatrice de l'état d'esprit du nouveau pouvoir et surtout de la marge de manœuvre de Michel Kafando", analyse un diplomate, qui estime que Zida reste celui qui dirige le pays. A priori, "les hommes en treillis ou ceux qui travaillent pour eux" devraient occuper les postes de la Défense, de l'Economie et des Finances, des Affaires sociales, et des Mines, ce dernier portefeuille étant des plus rémunérateurs, poursuit-il.
Dans les faits, le nouveau chef du gouvernement a déjà pris le pays en main: deux patrons d'entreprises publiques, proches de la famille Compaoré, ont été remerciés "pour sabotage", et les conseils municipaux et régionaux ont été suspendus.
Avec AFP