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Alors que les députés nigérians devaient se prononcer sur la prolongation de l'état d'urgence, un grave incident est survenu jeudi au Parlement, empêchant le vote. La police a tiré des gaz lacrymogène et le bâtiment a été fermé jusqu'à mardi.

L'état d'urgence imposé dans le nord-est du Nigeria pour contrer Boko Haram a pris fin jeudi 20 novembre. Le Parlement, qui devait se prononcer sur la prolongation de ce dernier, n’a finalement pas pu statuer en raison d’un sérieux incident ayant éclaté entre la majorité et l’opposition aux portes du bâtiment.

Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogène alors que le président de la Chambre des représentants, Aminu Tambuwal, un ancien allié du pouvoir, était en train d’arriver sur les lieux accompagné d'une quarantaine de députés du Congrès progressiste (APC), le principal parti d'opposition qu'il a rejoint récemment. Le parti au pouvoir conteste à Aminu Tambuwal le droit de continuer à présider la Chambre des représentants depuis qu'il a viré de bord.

"Une fois qu'on était à l'intérieur du Parlement, ils (les policiers) nous ont dit qu'on n'avait pas le droit d'entrer dans l'hémicycle", a déclaré M. Imam. "C'est au milieu de ce chaos qu'ils se sont mis à tirer des gaz lacrymogène sur le président" de la chambre. La police a elle déclaré avoir agi après avoir reçu des informations selon lesquelles "des voyous et des bandits" cherchaient à "envahir" le Parlement.

Le président du Parlement, David Mark, a annoncé la fermeture du bâtiment jusqu'à mardi prochain.

Cet incident est survenu alors que Goodluck Jonathan avait proposé de prolonger l'état d'urgence dans les trois États du Nord-Est, les plus touchés par l'insurrection du groupe islamiste armé Boko Haram, pour six mois supplémentaires. Le président avait besoin de l'approbation des deux chambres du Parlement.

45 morts dans une attaque attribuée à Boko Haram

Cependant, cette mesure est taxée d'inefficacité, les violences n'ayant pas cessé dans les régions concernées. Mercredi, une attaque perpétrée par des hommes lourdement armés, réputés proches des islamistes de Boko Haram, a d'ailleurs fait au moins 45 morts à Azaya Kura, un village de la région de Mafa. Cinquante personnes auraient aussi été blessées.

"J'appelle le gouvernement fédéral à prendre des mesures urgentes et à sauver notre population d'une disparition imminente", a lancé le président par intérim du district de Mafa, Shettima Lawan.

Selon l'APC, la violence n'a fait qu'empirer dans les États de Borno, Yobe et Adamawa, où des villes entières sont contrôlées par les islamistes, depuis l'instauration de l'état d'urgence en mai 2013. Depuis son déclenchement en 2009, l'insurrection de Boko Haram a fait plus de 10 000 morts et près de 1,5 million de déplacés.

Avec AFP

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