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Les députés français devraient se prononcer le 28 novembre sur un projet de résolution invitant le gouvernement à reconnaître l'État de Palestine. Même s'il ne fait pas l'unanimité dans l'hémicycle, ce texte devrait être facilement adopté.

Après les parlementaires britanniques, les députés français vont être appelés à se prononcer, a priori le 28 novembre, sur une résolution invitant leur gouvernement à reconnaître l'État palestinien. Cette proposition de résolution qui, dans sa version actuelle, "invite le gouvernement français à reconnaître l'État de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit", émane du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Même si le texte ne fait pas encore totalement l'unanimité dans sa rédaction - les députés les plus proches d'Israël souhaitant que soit aussi mentionnée la reconnaissance de l'État hébreu par le mouvement islamiste palestinien Hamas - il devrait être adopté sans difficulté, y compris par une partie de l'opposition de droite.

De son côté, le groupe Front de gauche du Sénat a déposé une proposition sur la reconnaissance de l'État palestinien qui sera examinée, elle, le 11 décembre par la Haute assemblée.

Sentiment pro-palestinien plus important que par le passé

Ces initiatives font suite au vote non contraignant, le 13 octobre, du Parlement britannique en faveur de la reconnaissance de l'État palestinien et à sa reconnaissance, le 30 octobre par la Suède. Quelque 134 pays dans le monde ont déjà reconnu la Palestine.

"Il y a un mouvement (pour la reconnaissance de la Palestine) plus important que par le passé, qui est né du fait que la situation est bloquée. Le fait qu'il y ait une démarche de la part des parlementaires (français) est un signe, comme ce qui s'est passé en Grande-Bretagne, en Suède", a estimé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Depuis quelques mois, Paris a indiqué à demi-mots que la reconnaissance de la Palestine, jusque-là envisagée comme l'aboutissement de négociations de paix, pourrait être utilisée comme un moyen de pression diplomatique.

"La France doit prendre ses responsabilités"

Il faudra reconnaître l'État palestinien "le moment venu", répète en effet depuis fin août le chef de la diplomatie française. "La question, c'est quand, et comment. Il faut que cette reconnaissance soit utile à un règlement définitif du conflit. Jusqu'à présent, l'idée qui a prévalu, c'est que la reconnaissance devait être liée à la négociation, mais si elle ne se produit pas ou n'aboutit pas, la France doit prendre ses responsabilités", avait précisé Laurent Fabius le 14 octobre.

L'échec de la négociation entre Israéliens et Palestiniens a été constaté au printemps dernier, malgré neuf mois de navettes et d'efforts du secrétaire d'État américain John Kerry. Toute perspective de reprise des discussions semble exclue alors que la situation ne cesse de se dégrader sur le terrain. Et depuis quelques jours, les violences se multiplient à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, laissant craindre une troisième intifada.

Avec AFP