Les combattants de Boko Haram ont mené six attaques simultanées et probablement coordonnées dans l'extrême nord du Cameroun, dimanche. L'armée dit avoir repoussé les hommes au Nigeria. Trois personnes au moins ont été tuées.
Boko Haram a encore frappé. Le groupe de combattants islamiques a mené des attaques quasi simultanées, dimanche 9 novembre, contre six localités du nord du Cameroun, marquant une nouvelle escalade des violences à la frontière avec le Nigeria. Trois civils au moins ont été tués.
"Il s'agissait probablement d'attaques coordonnées, car Boko Haram disposait de véhicules blindés", a estimé une source au sein du ministère camerounais de la Défense sous couvert d'anonymat, précisant que l'armée camerounaise avait repoussé les assaillants en territoire nigérian. C'est la première fois que les autorités camerounaises font état de telles actions "coordonnées" de Boko Haram sur leur sol.
Parmi les localités visées figurent Kolofata et Fotokol, deux villes camerounaises sous haute tension, où Boko Haram a multiplié les attaques et les enlèvements ces derniers mois. Le bilan global de ces attaques "est certainement lourd", notamment du côté de Boko Haram, "mais reste indéterminé" pour le moment, selon la même source.
"Nous n’avons d’autres choix que de gagner la guerre"
Interrogé par l'AFP, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, s'est contenté d'assurer lundi soir que les "frontières demeurent infranchissables". "Nous n'avons d'autre choix que de gagner la guerre et nous la gagnerons", a encore martelé le ministre camerounais.
"Nos militaires sont au front et ne ménagent pas leurs efforts (...) Ils sacrifient leurs vies pour protéger les nôtres", a-t-il affirmé, soulignant que l'armée camerounaise avait infligé "de lourdes pertes" à Boko Haram ces dernières semaine s.
En effet, l 'armée annonce régulièrement avoir tué de nombreux islamistes dans la région. Le 17 octobre, elle affirmait avoir tué 107 islamistes lors d'intenses combats, au cours desquels huit soldats camerounais avaient perdu la vie. Aucun bilan exhaustif des pertes des uns et des autres dans les combats au Cameroun n'est cependant disponible.
Plus d’un millier de soldats déployés à la frontière
Depuis plusieurs mois, les islamistes de Boko Haram ont intensifié leurs incursions armées au Cameroun, amenant le gouvernement à envoyer des renforts dans l'extrême nord, où plus d'un millier de soldats ont été déployés. Le président Paul Biya a promis l'"éradication totale" de Boko Haram après la récente libération de 27 otages chinois et camerounais, enlevés en mai et juillet lors d'attaques attribuées aux combattants islamistes.
L'insurrection de Boko Haram ensanglante depuis 2009 le Nigeria, et de plus en plus les pays alentours. Plus de 10 000 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées en cinq ans au Nigeria dans les attaques de Boko Haram et leur répression féroce par les forces de sécurité nigérianes.
Lundi encore, une cinquantaine d'adolescents ont été tués dans un attentat commis par un kamikaze déguisé en élève dans leur collège-lycée de Potiskum, dans le nord-est du Nigeria. Il s'agit de l'un des pires massacres attribués à Boko Haram, qui affirme lutter contre l'éducation occidentale et multiplie les tueries dans les écoles.
Avec AFP