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Vidéo : Le safran de Taliouine, l'or rouge du Maroc

Le Maroc multiplie les mesures pour améliorer la production de safran, l'une des épices les plus chères au monde. Des dispositions qui ne profitent pas pour autant aux petits producteurs de Taliouine.

Largement artisanal et non réglementé, le secteur du safran est en train de connaître un renouveau sous l'impulsion du gouvernement marocain. Rabat a lancé un programme de valorisation de la filière. Le safran peut en effet rapporter gros : son cours peut atteindre les 30 000 euros le kilo sur les marchés mondiaux.

Avec une production de trois tonnes annuelles, le Maroc est déjà le quatrième producteur mondial. Mais la multiplication des intermédiaires dilue la qualité du safran de Taliouine, souvent frelaté.

Une production de meilleure qualité, mais pas de meilleur salaire pour les artisans

Pour lutter contre les faux, un label "appellation d'origine protégée" a été créé par le Maroc, avec pour objectif de booster les ventes, notamment à l’international. Chaque année, le pays organise également le festival du safran pour vanter les efforts accomplis en la matière. Rabat a par ailleurs mis en place une "Bourse du safran" où  l’or rouge est stocké dans des coffres fort. Ambition avouée du royaume : devenir un pays référent dans la production de cette épice.

Sur le terrain, dans la zone aride de Taliouine, les efforts pour moderniser la filière se multiplient : des systèmes d’irrigation et des apports de techniques modernes permettent d'augmenter le rendement. Les normes d'hygiène sont également renforcées lors de l’émondage, l'opération qui consiste à extraire du pistil. La production, valorisée, doit ainsi se vendre mieux et plus cher. 

Cependant, les améliorations dans la filière n'ont pour l'heure pas entraîné de meilleures conditions de rémunération pour les petits artisans, qui ne gagnent en moyenne que neuf euros  par journée de travail. Ce qui permet de vendre la marchandise à prix cassé à des grossistes sur les souk de Taliouine.