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Antoine Volodine remporte le prix Médicis pour "Terminus radieux"

Le Médicis a été attribué, mardi, à Antoine Volodine pour son roman "Terminus radieux", épopée post-apocalyptique en Sibérie. "Lola Bensky" de l'Australienne Lily Brett a été récompensé dans la catégorie livre étranger.

Antoine Volodine a reçu, mardi 4 novembre, le prix Médicis pour "Terminus radieux", fresque sauvage et noire dans une Sibérie dévastée par les explosions nucléaires où les hommes, devenus des mutants, ne savent plus s'ils sont morts ou vivants.

Le roman de quelque 600 pages, édité au Seuil, a été choisi au 1er tour par huit voix contre une à Laurent Mauvignier pour "Autour du monde".

"Je suis très heureux, ce prix est très important pour moi, c'est l'aboutissement de 30 ans d'écriture", a déclaré à l'AFP le romancier, dont Antoine Volodine est le principal pseudonyme, mais qui signe également Elli Kronauer, Manuela Draeger ou Luitz Bassmann.

Dans les territoires irradiés, après la "Deuxième Union soviétique", de rares survivants de l'utopie socialiste - tractoristes, kolkhoziens, komsomols, soldats en déroute, zeks (détenus) en liberté, liquidateurs - sont les héros déchus de "Terminus radieux", récit halluciné au style puissant.

Dans ce monde retourné à la sauvagerie où rodent des loups affamés, les sentiments, brûlés au feu nucléaire, n'ont plus cours et c'est la violence qui domine des hommes en rut à la recherche de femelles.

Peu connu du grand public, cet ancien professeur de russe est suivi depuis des années par un cercle d'admirateurs et de critiques fervents.

Le prix Médicis étranger pour "Lola Bensky"

L'univers parallèle créé au fil de son œuvre riche d’une vingtaine de romans sous le nom de Volodine a pour objectif "une littérature située ailleurs et venue d'ailleurs". Pari réussi et récompensé pour la deuxième fois puisque "Des anges mineurs" avait obtenu le prix du Livre Inter en 2000.

Le prix Médicis étranger a, quant à lui, été attribué à l'Australienne Lily Brett, 67 ans, pour "Lola Bensky", paru à la Grande Ourse. Beau portrait de femme, fille de rescapés de la Shoah, et émouvant hommage aux génies du rock des années 60 et 70, "Lola Bensky" est un roman très autobiographique, le premier de l'auteure à être traduit en français.

"L'écriture de ce livre m'a pris beaucoup de temps parce que cela a été difficile d'affronter cette période de ma vie", a déclaré Lily Brett qui a dit sa "fierté" d'obtenir ce prix.

Le livre raconte l'histoire captivante et drôle d'une jeune journaliste de rock, Lola, un peu naïve. Quand elle n'interviewe pas Mick Jagger ou Jimi Hendrix, elle pense au prochain régime alimentaire qu'elle va suivre. Mais, sur une note plus grave, "Lola Bensky" parle aussi du destin d'une femme, fille de rescapés de la Shoah, qui se bat contre ses fantômes avec humour, tendresse et générosité.

Le prix Médicis de l'essai, enfin, est allé à Frédéric Pajak pour "Manifeste incertain 3", publié chez "Noir sur Blanc".

Avec AFP