Le prestigieux prix Femina a été attribué lundi à l'Haïtienne Yanick Lahens pour son roman "Bain de lune". L'Israélienne Zeruya Shalev remporte le prix étranger pour "Ce qui reste de nos vies".
Elle a été choisie parmi cinq finalistes. L'Haïtienne Yanick Lahens a reçu lundi 3 novembre le prix Femina pour "Bain de lune" (éditions Sabine Wespieser), roman où elle présente des portraits de paysans empreints de poésie. Elle y dépeint son pays d'origine, traversé par la destruction, l'opportunisme politique, et les destins de familles déchirées.
"Je suis très contente. La reconnaissance fait du bien et je suis surtout sensible au fait que le jury a compris que cette histoire, si elle se passe en Haïti, est universelle", a déclaré à l'AFP la lauréate.
"C'est une suprise, je viens de loin et j'habite très, très loin du monde de l'édition parisien. Ce livre et ce prix sont aussi une preuve que la culture haïtienne est très forte et le roman montre à quel point en Haïti nous savons toujours nous relever des épreuves", a-t-elle ajouté.
"Le sens du mystère et de l'invisible"
Elle a été choisie au second tour par six voix contre quatre à Marie-Hélène Lafon pour "Joseph".
Grande figure de la littérature haïtienne et engagée dans le développement social et culturel de son pays, Yanick Lahens est née à Port-au-Prince en 1953.
"Nous sommes enchantés de pouvoir récompenser enfin des efforts remarquables d'un petit éditeur Sabine Wespieser", a souligné Christine Jordis, membre et porte-parole de ce jury exclusivement féminin.
"C'est un beau roman très ample qui a le sens du mystère et de l'invisible et qui nous sort de notre horizon habituel [...]. L'auteure a une grande imagination, elle évoque ses ancêtres disparus qui ont toujours une influence très forte sur les vivants", a-t-elle ajouté.
Zeruya Shalev décroche le prix Femina étranger
Pour le prix Femina étranger, la lauréate israélienne Zeruya Shalev a été choisie au quatrième tour par cinq voix contre quatre au romancier irlandais Sebastian Barry.
"Ce qui reste de nos vies" (Gallimard) est une envoûtante variation, au soir de la vie d'une mère, sur les mystérieux liens tissés entre parents et enfants.
"C'est comme un rêve, je suis tellement contente d'avoir ce prix", a réagi l'écrivain israélienne. "Je pense que les lecteurs français font très attention au style, ce qui est très important pour moi", a-t-elle ajouté.
L'historien de la Rome antique Paul Veyne, a par ailleurs remporté le prix Femina de l'Essai pour l'attachant livre de souvenirs "Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas" (éditions Albin Michel).
Avec AFP