
L’islamiste radical Abou Qatada, expulsé du Royaume-Uni vers la Jordanie en juillet 2013, a été blanchi des accusations de terrorisme. L'un des visages les plus médiatisés de l'islamisme radical à Londres a recouvré la liberté ce mercredi.
Le prédicateur radical Abou Qatada, jadis considéré comme "l'ambassadeur de Ben Laden" en Europe, est libre. Mercredi 24 septembre, il a quitté la prison jordanienne où il était détenu depuis juillet 2013, après son aquittement des accusations de terrorisme.
Abou Qatada, de son vrai nom Omar Mahmoud Othmane, était arrivé dimanche 7 juillet 2013 en Jordanie après avoir été expulsé du Royaume-Uni, à l’issue d’une longue saga judiciaire. Il était détenu dans la prison d'al-Mouaqqar, 45 km au sud-est d'Amman.
Mercredi, la cour de sûreté de l'État en Jordanie l'a acquitté et décidé sa libération. À l'annonce du jugement, le prédicateur a fondu en larmes et plusieurs membres de sa famille présents au tribunal ont crié "Dieu est le plus grand" et applaudi la décision. Son avocat, Me Hussein Mbidhine s'est félicité du verdict le qualifiant de "succès" pour la justice jordanienne.
Plus de dix ans de saga judiciaire au Royaume-Uni
Abou Qatada était devenu le cauchemar des autorités britanniques. Réclamé par son pays pour son implication présumée dans des complots terroristes, ce Jordanien d'origine palestinienne a longtemps été l'un des symboles de la tolérance de la Grande-Bretagne à l'égard du "Londonistan", surnom des réseaux islamistes prospères à Londres dans les années 90.
Aux côtés d'Abou Hamza, un islamiste égyptien et d'Omar Bakri, un Syrien fondateur d'Al Mouhajiroun, Omar Mahmoud Mohammed Othman, alias Abou Qatada, était l'un des visages les plus médiatisés de l'islamisme radical à Londres. Arrivé en Angleterre en 1993, il s’est notamment fait connaître pour ses virulents prêches anti-occidentaux, anti-américains et anti-juifs.
Dix-huit cassettes sur lesquelles étaient enregistrées ses diatribes ont été découvertes dans l'appartement de Mohamed Atta, l'un des auteurs des attentats du 11 septembre aux États-Unis. Qatada, quant à lui, a toujours nié tout lien avec Al-Qaïda.
Après dix années durant lesquelles le gouvernement britannique a buté sur des décisions judiciaires nationales et européennes, c'est finalement un accord bilatéral signé fin avril entre Amman et Londres et ratifié mi-juin par les parlements jordanien et britannique qui avait ouvert la voie vers son retour en Jordanie.
Avec AFP