
Hervé Gourdel, un randonneur français a été enlevé dimanche en Kabylie, à Tizi Ouzou. Un groupe lié à l'organisation de l'EI a revendiqué le rapt dans une vidéo sur Internet. Laurent Fabius a évoqué une "situation extrêmement critique".
Hervé Gourdel, un ressortissant français de 55 ans, a été enlevé dimanche 21 septembre au soir à Tizi Ouzou, à 110 km à l'est d'Alger, a confirmé le Quai d'Orsay lundi soir.
Un groupe islamiste se présentant comme "Jund Al Khilifah" (des Soldats du califat), lié à l'organisation de l'État islamique, a revendiqué le rapt dans une vidéo publiée sur Internet.
Dans cette vidéo que France 24 a choisi de ne pas diffuser, le Français s'adresse directement à François Hollande, en lisant un papier. Il est entouré de deux hommes armés de kalachnikov et masqués . "Nous, soldats du califat en Algérie, suivant les ordres de notre leader le calife Abou Bakr al Baghdadi (...) donnons à (François) Hollande, président du criminel État français, 24 heures pour mettre fin aux hostilités contre l'État islamique", dit l'un des jihadistes, le visage dissimulé par un chèche noir. "Faute de quoi le destin de son ressortissant sera d'être exécuté. Pour sauver sa vie, vous devez annoncer officiellement la fin de vos opérations contre l'État islamique."
Peu après, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a confirmé l'authenticité de cette enregistrement en précisant que "la situation était extrêmement critique".
Quelques heures avant l'appel de l'EI à tuer des Français
Le Français, un touriste de 55 ans, a été kidnappé dans la région montagneuse de Kabylie en Algérie, alors qu'il effectuait une randonnée, selon les informations diffusées par le site algérien "El Ahdath". Selon ce site, le touriste est arrivé en Algérie il y a quelques jours avec un visa touristique et il a loué, avec des amis algériens, un chalet à Tikjda, entre Tizi Ouzou et Bouira, situé à 120 km à l'est d'Alger.
L'enlèvement s'est produit quelques heures avant un appel de l'organisation de l'État islamique à tuer des citoyens des pays - dont la France - appartenant à la coalition internationale mise en place pour combattre ce groupe jihadiste en Irak et en Syrie. Devant ces menaces, le Quai d'Orsay a d'ailleurs appelé les Français à "la plus grande prudence" dans une trentaine de pays.
Lundi, l'armée algérienne a par ailleurs annoncé avoir tué la veille au soir en Kabylie un "chef terroriste", terme désignant dans son vocable un responsable islamiste armé.
Depuis décembre 2005, près de 80 Algériens ont été kidnappés en Kabylie, les ravisseurs exigeant une rançon de la famille. Trois d'entre eux ont été tués.
La Kabylie, région montagneuse et boisée à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger, reste un théâtre d'opérations de groupes armés islamistes, de nombreuses années après la fin de la guerre civile qui avait opposé l'armée à des groupes islamistes extrémistes.
Avec AFP