Des milliers d'étudiants hongkongais ont entamé, lundi, un mouvement de grève qui devrait durer une semaine. Ils réclament davantage de démocratie alors que Pékin limite la portée du suffrage universel dans cette ex-colonie britannique.
Une campagne de désobéissance civile a débuté dans les rues de Hong Kong, lundi 22 septembre. Plusieurs milliers d'étudiants ont entamé une semaine de grève des cours pour protester contre la décision de Pékin de limiter la portée du suffrage universel dans l'ancienne colonie britannique.
La Chine, qui a récupéré Hong Kong en 1997, a annoncé en août que le futur chef de l'exécutif local serait bien élu au suffrage universel dès 2017. Toutefois, seuls des candidats "patriotes" préalablement sélectionnés par une commission nommée par le pouvoir pourront briguer les suffrages des Hongkongais, selon des règles édictées par Pékin.
Une mainmise grandissante de la Chine sur les affaires locales contre laquelle une coalition pro-démocratie, menée par le groupe Occupy Central, fait désormais campagne.
Vêtus de blanc, la couleur du deuil en Chine, les étudiants de plus de 20 universités et lycées se sont ainsi réunis lundi sur le campus de l'université chinoise de Hong Kong, où une banderole les appelait à "désobéir et prendre leur destin en main".
"Nous réclamons que le gouvernement réponde à notre appel en faveur de nominations civiles", a déclaré le président de la Fédération des étudiants de Hong Kong Alex Chow, appelant la population à "rejeter ces fausses élections".
"Une vraie radicalisation"
Les étudiants espèrent redonner un peu de souffle au mouvement démocratique dont les leaders, très abattus, ont récemment reconnu qu'ils n'avaient aucune chance de faire revenir la Chine sur sa décision.
Le début de la grève des étudiants coïncide par ailleurs avec la publication d'un sondage réalisé par l'université chinoise de Hong Kong selon lequel 21 % des habitants envisagent de quitter le territoire autonome sous administration chinoise en raison de son avenir politique incertain.
"On assiste à une vraie radicalisation, une montée des slogans hostiles au parti communiste, ici à Hong Kong", raconte Baptiste Fallevoz, correspondant de France 24.
Près de vingt ans après la rétrocession de l'ancienne colonie britannique, le territoire de Kong est régi par une Constitution particulière, la "Basic Law", en vertu du principe "Un pays, deux systèmes" qui prévoit la promesse à terme - non spécifié - du suffrage universel.
Avec Reuters et AFP