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Tunisie : le président Moncef Marzouki candidat à sa réélection

L'actuel président tunisien Moncef Marzouki a déposé sa candidature samedi pour l'élection du 23 novembre. Près de quatre ans après la révolution, la bataille s'annonce rude pour ce scrutin déterminant dans la vie politique tunisienne.

Le chef d’État tunisien Moncef Marzouki a déposé samedi 20 septembre sa candidature à l'élection présidentielle du 23 novembre, scrutin crucial pour la Tunisie près de quatre ans après la révolution.

L’actuel président tunisien de transition s'est rendu au siège de l'ISIE, l’instance organisant les élections, où il a remis son dossier de candidature sous les yeux des journalistes. "Sur la base d'un projet d'indépendance nationale et la défense des droits des Tunisiens que je souhaite défendre, j'ai présenté ma candidature", a-t-il déclaré à la presse. "J'ai confiance en l'intelligence du peuple tunisien qui sait qui est à même de le servir", a ajouté Moncef Marzouki.

Pour la première fois depuis la chute du régime de Zine el-Abidine Ben Ali en janvier 2011, la Tunisie doit élire son président au suffrage universel le 23 novembre. Moncef Marzouki avait été élu fin 2011 par l'Assemblée constituante à la suite d'un accord de coalition entre notamment son parti séculier, le Congrès pour la République (CPR), et les islamistes majoritaires du parti Ennahda.

Selon la nouvelle Constitution adoptée en janvier, le chef de l'État ne dispose que de pouvoirs restreints, l'essentiel de l'exécutif relevant des compétences du Premier ministre issu de la majorité au Parlement. La présidentielle doit intervenir d'ailleurs un mois après des législatives, prévues le 26 octobre.

Des ex-ministres de Ben Ali parmi les candidats

Pour l’heure, une pléthore de personnalités ont annoncé vouloir succéder à Moncef Marzouki, dont des poids lourds de la vie politique, comme l'ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, ancien Premier ministre de transition entre février et décembre 2011, et dirigeant du parti Nida Tounès ("Appel de la Tunisie").

Par ailleurs, la semaine dernière Kamel Morjane, dernier ministre des Affaires étrangères du président déchu Ben Ali, et dirigeant du parti Al-Moubadara (l’Initiative), avait annoncé lui aussi qu'il se portait candidat à la présidentielle. Un "come-back" que certains voient comme un retour en arrière.

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D’autres personnalités comme le président de la Constituante Mustapha Ben Jaafar, ou encore un ex-gouverneur de la Banque centrale ont annoncé vouloir se porter candidat.

Ennahda reste flou sur son candidat

Le parti islamiste Ennahda, favori des législatives, a pour sa part annoncé qu'il soutiendrait un "candidat consensuel" à la présidence, sans s'engager dans l'immédiat derrière une personnalité.

La Tunisie organise ces élections avec deux ans de retard après une succession de crises politiques provoquées notamment par l'essor d'une mouvance jihadiste armée. Elle fait néanmoins figure de dernier espoir pour instaurer un régime démocratique dans l'un des pays du Printemps arabe, la majorité ayant sombré dans le chaos.

L’instance organisant les élections annoncera d'ici deux semaines la liste définitive des candidats aux législatives et à la présidentielle.

Avec AFP