"Un pigeon assis sur une branche, réfléchissant sur l'existence", a reçu le Lion d'or de l'édition 2014 de la Mostra de Venise, samedi soir. Le film, réalisé par le Suédois Roy Andersson, est une réflexion sur la condition humaine.
Le film suédois "Un pigeon assis sur une branche, réfléchissant sur l'existence" de Roy Andersson, a remporté, samedi 7 septembre, le Lion d'or à la Mostra de Venise. Dans une sélection marquée par les guerres, les crises et autres calamités du monde, reflets de notre époque, le film de Roy Andersson apparaît comme une œuvre à part, une réflexion sur la condition humaine au style très singulier.
Succession rapide de sketchs humoristiques, le film de Roy Andersson tente une réflexion sur l'absurdité et le sens de la vie, à travers les yeux d'un vendeur d'articles de fantaisie et de son ami, atteint de légers troubles psychologiques.
"C'est un grand honneur de recevoir ce prix et particulièrement ici, en Italie, pays qui a donné tant de chefs-d'œuvres au cinéma", a déclaré Roy Andersson en recevant son trophée sur la scène du Palais du cinéma, sur le Lido. S'il ne figurait pas parmi les favoris de premier plan de la Mostra, le film de Roy Andersson avait toutefois retenu l'attention de certains critiques, qui avaient souligné son écriture très particulière.
Grand prix du jury : "The look of silence"
Favori de la première heure pour la victoire finale, "The look of silence" de l'Américain Joshua Oppenheimer, qui revient sur la sanglante épuration anticommuniste de 1965 en Indonésie, repart avec le Grand prix du jury.
Dans ce poignant documentaire, le réalisateur suit une famille rescapée et plus particulièrement le dernier né, Adi Rukun. Âgé de 44 ans au moment du tournage, il décide d'enquêter sur la mort de son frère aîné, en 1965, soit trois ans avant sa naissance.
Adi Rukun "voulait que les criminels qui avaient perpétré ces crimes reconnaissent ce qu'ils avaient fait et que c'était une erreur", a dit Joshua Oppenheimer dans un message vidéo diffusé en son absence. "Mais aucun n'a pu admettre sa faute, la fille de l'un d'eux l'a fait et l'Occident devrait apprendre de cet exemple de dignité et reconnaître sa responsabilité pour ces crimes" a-t-il ajouté.
Prix d'interprétation féminine : Alba Rohrwacher
L'Italie, sur ses terres, ne voit aucun de ses trois fils primés mais se console largement avec le prix d'interprétaion féminine, la Coupe Volpi, attribuée à Alba Rohrwacher pour son rôle de femme possédée dans "Hungry hearts", de l'Italien Saverio Costanzo. L'Américain Adam Driver obtient le prix d'interprétation masculine pour le même film.
Déjà récompensé du Grand prix du jury à Venise, en 2002, le réalisateur russe Andrei Kontchalovsky ("Runaway train") obtient cette année le Lion d'argent de la meilleure mise en scène pour "The Postman's White Nights", fable poétique où il décrit la vie quotidienne d'un petit village russe perdu.
"Birdman", le favori, repart bredouille
"Birdman", du Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu, qui s'était maintenu en tête des pronostics tout au long de la décade vénitienne, repart bredouille.
Déception également dans le camp français, pourtant venu en force avec quatre représentants sur les vingt en lice pour le Lion d'or, mais qui n'obtient qu'une récompense, le Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune interprète, attribué à Romain Paul. Emouvant dans le film d'Alix Delaporte "Le dernier coup de marteau", il incarne Victor, 13 ans, qui doit prendre son destin en main alors que sa mère est malade et que son père n'a jamais voulu le reconnaître.
Un film turc, "Sivas" de Kaan Mujdeci, a quant à lui remporté le Prix spécial du jury, tandis que l'Iranienne Rakhshan Bani-Etemad, qui a mis en scène la crise traversée par la société iranienne d'aujourd'hui dans son film "Tales", a obtenu le Prix du meilleur scénario.
Avec AFP