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L'Américaine Joan Rivers, reine de l’humour caustique, est morte à 81 ans

La comédienne et animatrice Joan Rivers est morte jeudi à l'âge de 81 ans. Toujours très active, cette reine de l'auto-dérision aura marqué l'histoire de la télévision américaine par son humour caustique, vachard et provocateur.

"J'ai réussi en disant tout haut ce que tout le monde pensait tout bas", avait l'habitude de dire Joan Rivers. Drôle, caustique, provocatrice, la très populaire humoriste américaine est morte jeudi 4 septembre à l'âge de 81 ans à New York. La comédienne a accompagné 60 ans de télévision américaine, grâce à de nombreuses émissions au cours desquelles elle se moquait des autres tout autant que d'elle-même et de ses multiples opérations de chirurgie esthétique.

Joan Rivers avait été hospitalisée en urgence jeudi 28 août après un arrêt cardiaque et respiratoire, survenu dans un cabinet médical de quartier où elle subissait une intervention visant à vérifier ses cordes vocales.

Extrait de la série "Louie" (en anglais non sous-titrée)

Toujours très active, la comédienne, également auteure de livres comme "Le Journal d'une diva dingue" ou "Je déteste tout le monde, à commencer par moi", avait encore participé la veille de son hospitalisation à une opération de promotion de son nouveau livre. Elle venait également de tourner un épisode de 90 minutes pour son cultissime show télévisé "Fashion Police", sur E!, où elle rhabille les célébrités, et avait prévu une tournée au Royaume-Uni en octobre.

"Une grande dame"

Joan Rivers était détentrice de son étoile sur le célèbre Walk of Fame d'Hollywood, où des fleurs ont été déposées jeudi alors que de nombreuses célébrités comme Sarah Jessica Parker, Boy George, Naomi Campbell, Cyndi Lauper ou encore Dita Von Teese ont rendu hommage à "une grande dame". Nancy Reagan, 93 ans, veuve du président Ronald Reagan, a également salué "non seulement une amie chère, mais la personne la plus touchante et la plus drôle que j'aie jamais connue".

La presse américaine rappelait jeudi quelques-unes des citations de cette célèbre mondaine : "Le seul vrai orgasme d'une femme, c'est quand elle fait les magasins", "je ne fais pas de sport, si Dieu avait voulu que je me baisse, il aurait dû joncher le sol de diamants" ou "j'ai su que je n'étais pas un bébé désiré quand j'ai vu que pour m'amuser dans mon bain, on me donnait un grille-pain et une radio".

Télévision, cinéma et… traversées du désert

Joan Alexandra Molinsky de son vrai nom est née à Brooklyn de parents immigrés russes. Très tôt attirée par le théâtre, elle joue dans de petites productions, dont l'une la met en scène face à une autre inconnue, Barbra Streisand.

Mais elle excelle surtout dans les clubs new-yorkais qui accueillent les comiques novices. Elle apparaît en 1965 dans la célèbre émission télévisée "Tonight Show" avec Johnny Carson. Sa carrière est lancée.

Extrait du "Late Show with David Letterman" avec Joan Rivers (en anglais non sous-titrée)

Joan Rivers animera ensuite ses propres émissions, "That Show with Joan Rivers" et, plus tard, "The Late show with Joan Rivers", qui lui vaudra, en 1990, un Grammy de meilleur animateur de talk-show.

Elle fait également des apparitions au cinéma dans, entre autres, "Once Upon a Coffee House" en 1965, "Le Plongeon" en 1968 avec Burt Lancaster, "La Folle Histoire de l'espace" en 1987 ou encore "Iron Man 3" en 2013, où elle jouait son propre rôle dans son émission de télévision. Co-auteure de deux pièces de théâtre, elle était également passée derrière la caméra en 1978 avec "Rabbit Test", où jouait Billy Crystal. Sa vie a également fait l'objet d'un documentaire appelé "Joan Rivers, a Piece of Work".

Outre ses quelques traversées du désert, l'animatrice avait également vécu en 1987 une tragédie personnelle, avec le suicide de son époux, Edgar Rosenberg.

"On donnera mon corps à Tupperware"

Caustique envers les autres, elle n’hésitait pas à railler sa propension à recourir à la chirurgie esthétique. "J'ai eu tant de chirurgie plastique que quand je mourrai, ils donneront mon corps à Tupperware", disait-elle, ou "j'aimerais avoir une jumelle, je saurais ainsi à quoi j'aurai ressemblé sans chirurgie esthétique".

Elle avait également confié: "quand je mourrai, je veux une cérémonie avec plein de caméras et de lumières, qu'on m'enterre dans une robe Valentino et je veux que Meryl Streep pleure, en cinq accents différents".

Avec AFP